Risque de tension aujourd’hui au Sénégal à force de jouer avec le feu….

19 - Avril - 2018

Nous sommes bien optimistes dans notre cher Sénégal, au point que le Chef de l’Etat quitte le pays dans un moment de tension intense. Nous nous disons toujours que cela n’arrive qu’aux autres. Et nous nous glorifions de temps en temps de notre statut de ‘’pays stable où règne la démocratie’’.

Malheureusement, il faudra descendre de notre piédestal et nous rendre à l’évidence que depuis quelques années, nous commettons exactement les mêmes erreurs que les autres. Surtout s’agissant des tensions liées aux mandats électoraux, au tripatouillage de la constitution, à l’emprisonnement d’opposants, et j’en passe.
Ce qui nous différencie fondamentalement des autres, c’est sans aucun doute le contexte et l’environnement socio-culturel fait d’esprit de tolérance, de cohésion nationale, d’esprit républicain et surtout d’un désir de paix et de vivre qui fait que personne n’aurait aimé se sacrifier à la place des autres.

Au demeurant, ce qui s’est passé en 2012, avec son lot de morts et d’arrestations, devrait nous inciter à être plus prudents. Car, les choses sont en train de changer. La réalité est que nous ne sommes pas à l’abri. Tous les symptômes de crise sont là, présents, attisés par des hommes et des femmes dont le degré d’insouciance n’a d’égal que le caractère démesuré de leurs ambitions personnelles.

A force d’être insouciant, on devient incohérent. Et aujourd’hui, dans notre pays, personne ne cultive plus l’excellence pour être une quelconque référence. Les positions de médiocrité ne font plus peur, ainsi que l’ignorance, dès lors que par un simple engagement politique, on peut réussir à décrocher un poste fabuleux et occuper un bureau, même si l’on ne sait ni lire ni écrire.
Nous avons poussé l’irresponsabilité à un niveau jamais égalé dans l’histoire de notre pays. Les uns et les autres se laissent aveugler par leurs ambitions et versent dans l’art de la manipulation permanente.

Et ce qui est le plus dramatique, c’est le non-respect de la parole donnée, des engagements pris, on crée une ‘’heure à la sénégalaise’’, c’est-à-dire après l’heure. On ne respecte plus son prochain, encore moins soi-même. Pis encore, on ne respecte plus les chefs religieux, les textes sacrés qui nous lient à des valeurs morales, notre Constitution taillée sur mesure, nos propres lois, nos valeurs traditionnelles, nos enfants, nos forces de l’ordre, etc.

Mais ce que nous oublions justement, c’est qu’à terme, viendra un jour où la coupe sera pleine et que l’on franchira le rubicond.

A force de jouer avec le feu, on se brûle. Les familles de Mamadou Diop et consorts ne diront pas, elles, que ‘’rien ne peut arriver au Sénégal’’. Elles ont eu leur part de malheur par la faute d’hommes et de femmes irresponsables, parce que se comportant comme au temps de Damel et Teigne. Eh bien, cet atavisme peut toucher un plus grand nombre, même si personne ne le souhaite, et nous précipiter dans des conflits comme au temps des rois.
Alors, il est temps de s’inscrire dans une dynamique républicaine parce que respectueuse des normes acceptables en démocratie. On ne réinvente pas la roue. Tout a été codifié. Il suffit d’appliquer. Mais il nous manque souvent la bonne foi dans les relations entre nous et dans nos relations avec les tiers. Chacun sait exactement ce qu’il faut faire…

Au lieu d’être intelligents et efficaces, permettant positivement de faire éclore le génie sénégalais qui existe, nous sommes souvent fourbes et calculateurs, comme dans la mafia.

Notre pays devient une jungle où les plus faibles, à tous les niveaux, sont écrasés.

La religion, la politique, les fonctions étatiques et autres sont instrumentalisées pour servir des intérêts de personnes et de groupes.
Et ce tableau n’épargne personne, ni opposition, ni pouvoir.

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