Macky Sall, à l’épreuve des conclusions

18 - Mai - 2019

Une des conditions posées par le Front de résistance nationale (Frn) pour prendre part au dialogue politique, reste l’engagement écrit du président de la République, Macky Sall, d’appliquer les conclusions qui sortiront des concertations pilotées par une commission cellulaire dirigée par une personnalité neutre. A l’image du président Diouf qui a appliqué la trentaine de points d’accord issus du dialogue de 1992, avec comme résultat le “Code consensuel“ Kéba Mbaye, l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall est mis à l’épreuve.

Va-t-il, oui ou non, accepter de prendre l’engagement d’appliquer l’ensemble des points d’accord issus du dialogue politique dirigé par la commission cellulaire qui sera pilotée par une personnalité supposée neutre ? La question mérite tout son pesant quand on sait qu’une telle démarche adoptée en 1992 par le président Abdou Diouf avait permis d’apaiser le climat politique, tendu à l’époque par différentes crises. En effet, coincé par la crise universitaire, à savoir l’année blanche de 1988, celle diplomatique avec les tensions avec la Mauritanie voisine en 1989, ou encore celle politique avec le boycott des élections municipales par l’opposition, le président Diouf avait affiché, après 1991, la volonté d'adapter le pays et le Parti socialiste (Ps) aux exigences d'une démocratie «moderne». A cet effet, il désigne le juge Kéba Mbaye, accepté par les autres acteurs politiques, pour diriger la Commission cellulaire, entouré de quelques experts triés sur le volet, afin de mener les concertations politiques sur le processus électoral.

Après plusieurs semaines d’âpres discussions émaillées d’empoignades et de confrontations, même si les acteurs ont eu des points de désaccord, notamment l'incompatibilité entre la fonction présidentielle et la fonction de chef de parti, ou encore l'instauration d'un Sénat, des initiatives proposées par l’opposition, il n’en demeure pas moins qu’une trentaine de points d’accord a été retenu et appliqué intégralement par le président Diouf. Pour ces concertations politiques à venir, l’opposition dite «significative» a obtenu du régime l’acceptation de la mise sur pied d’une Commission cellulaire neutre. Certes, ladite ouverture du régime milite en faveur de décrisper le climat politique marqué par un manque de confiance entre les acteurs politiques, l’équation réside toutefois sur l’application des résultats issus de ce dialogue politique. Une demande de l’opposition qui, du reste, parait légitime au regard du sort réservé aux travaux de la Commission nationale des réformes institutionnelles (Cnri). L’on se rappelle que l’actuel président, Macky Sall avait tiré le Professeur Amadou Makhtar Mbow de sa retraite, pour lui confier la Cnri avec un budget de 700 millions.

Mieux, en confiant au président Amadou Makhtar Mbow cette responsabilité, il lui a donné des termes de références qui devaient guider le travail de la commission pour le rééquilibrage des institutions, mais aussi pour des principes liés à l’efficacité du service public, à la gouvernance et à la transparence. Même si les attaques par presses interposées n’avaient pas manqué contre la Cnri, notamment sur sa pertinence, sa légitimité ou son efficacité, il reste évident qu’aucun désaccord n’existait sur les termes de référence de la Cnri. Hélas ! Le travail fait durant plus de 6 mois sera rangé au tiroir. La raison, la Cnri aurait outrepassé les termes de référence qui lui avaient été fixés par le président.

Selon certains quotidiens qui avaient cité les propos tenus par le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec ses alliés de Macky 2012, en septembre 2014, Macky Sall aurait soutenu «n’avoir jamais demandé à la Cnri de proposer une nouvelle Constitution, mais juste de réformer des dispositions de l’actuelle charte fondamentale». Par conséquent, juste quelques aspects ont été puisés des travaux du Professeur Mbow pour faire partie des points du référendum de 2016. Qu’adviendra-t-il des conclusions de ces concertations politiques. Mystère et boule de gomme !

Autres actualités

03 - Septembre - 2021

Abdou Mbow aux leaders de «Yewwi Askan Wi » : « Macky Sall n’a pas leur temps, il travaille »

Le 1e vice-président de l’Assemblée nationale répond aux détracteurs du président SALL. Abdou MBOW qui commente la mise en place par l’opposition...

03 - Septembre - 2021

Tribune: S’inscrire sur les listes électorales et voter, un droit et un devoir

"Chères amies, chers amis, s’inscrire sur les listes électorales est un droit mais aussi c’est un devoir. Dans moins de quinze jours cette période...

03 - Septembre - 2021

Uemoa: Dakar lève 55 milliards F Cfa sur le marché régional

L’Etat du Sénégal, à travers la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, a levé vendredi 55 milliards de francs...

25 - Janvier - 2021

Couvre- feu : les chiffres de l’inefficacité

Le couvre-feu instauré à Dakar et à Thiès ne semble pas freiner la propagation du virus. Près d’un mois après l’installation des...

25 - Janvier - 2021

Utilisation du fonds force covid-19: Mansour Faye et Matar Bâ doivent toujours des pièces justificatives au Comité de suivi

Le comité de suivi du Fonds forces covid-19 peine à boucler son rapport, car elle est toujours en attente des pièces justificatives de certains départements...