Gallo Bâ, Dg de la société de gestion des infrastructures publiques (Sogip) dans les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose : « Nous travaillons à mieux rentabiliser financièrement les infrastructures publiques »

18 - Août - 2016

Gallo Bâ, Dg de la société de gestion des infrastructures publiques (Sogip) dans les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose : « Nous travaillons à mieux rentabiliser financièrement les infrastructures publiques »

Jeune entité créée il y a juste huit mois, la Sogip est chargée de gérer et de rentabiliser les infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose. Un grand défi que son directeur général, Gallo Bâ, compte relever avec son équipe. Dans cet entretien, il revient sur l’intérêt de la mise en place de la Sogip et éclaire les missions qui lui sont assignées.

M. le Directeur général, le 15 décembre 2015, le président de la République promulguait la loi créant la Sogip. Quelles sont les missions qui sont assignées à cette structure ?
Le chef de l’Etat, Macky Sall, est parti du constat qu’il y avait beaucoup de ressources financières affectées à la construction d’infrastructures publiques sans pour autant que leur rentabilisation financière et leur maintenance ne soient assurées. C’est à partir de là qu’il a décidé de créer la Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose (Sogip). Outre le développement et la gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains, la Sogip a pour mission de rechercher des financements pour la réalisation des infrastructures publiques, mais également d’assurer leur maintenance et leur rentabilisation financière à travers l’exploitation qui sera confiée à des privés dans le cadre d’un partenariat public-privé.

A côté de la Sogip, il y a aussi la Délégation générale au pôle urbain de Diamniadio. En quoi vos missions diffèrent-elles ? N’y a-t-il pas un risque d’empiétement sur les prérogatives de l’une ou de l’autre ?
En fait, il n’y a pas de risque de confusion dans les missions de ces deux structures. Car elles sont clairement identifiées par les lois et règlements en vigueur au Sénégal. A cet égard, il faut comprendre que la Délégation générale au pôle urbain de Diamniadio (Dgpu) a pour mission d’assurer la promotion et l’aménagement des pôles urbains et est en relation avec les développeurs privés qui y interviennent. En ce qui concerne la Sogip, elle s’occupe de tout ce qui est réalisation d’infrastructures publiques et gère le patrimoine réalisé par ou avec le concours de l’Etat.

A y regarder de plus près aussi, l’on remarque que vos missions et celles de l’Apix se recoupent quelque peu.
L’Apix a pour mission de rendre attractive la destination du Sénégal pour les investisseurs. Elle vend donc la destination Sénégal en termes d’investissements et s’occupe des grands travaux comme le Train express régional (Ter). La Sogip, elle, attire, pour le moment, les investisseurs dans le cadre de la politique globale de l’Etat au niveau des pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose.

Ce qui veut dire que nous attirons les investisseurs intéressés par la réalisation ou l’exploitation d’infrastructures publiques structurantes. Mais nous travaillons aussi à ce qu’il y ait des infrastructures publiques qui vont se réaliser et qui feront l’objet d’une exploitation optimale. Donc, entre la Sogip, l’Apix et la Dgpu, il y a une complémentarité dans les actions dont la finalité est la même : développer le Sénégal.

Attirer les investissements directs étrangers, ériger et promouvoir les infrastructures et les entretenir dans la durée, en assurant leur bonne gestion, sont, entre autres, les objectifs qu’on vous a fixés. Comment y prendre ?
Nous avons déjà commencé à travailler avec des investisseurs intéressés par la nouvelle ville. Ils tapent à nos portes, manifestent leur intérêt et nous proposent des partenariats pour pouvoir mettre en place des infrastructures publiques structurantes à Diamniadio.

Pour les projets de la deuxième génération que le chef de l’Etat a lancés au mois de mai dernier, on remarque qu’ils sont tous conduits par des investisseurs turcs. Entendez-vous élargir le périmètre de vos partenaires ?
Le spectre que nous comptons utiliser est assez large. Nous sommes prêts à travailler avec tous les investisseurs du monde intéressés par les pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose. Il est vrai que les projets dont la Sogip s’occupe de la maîtrise d’ouvrage actuellement sont pris en charge par des entreprises turques. Il s’agit notamment du stade omnisports, du parc d’exposition, de l’hôtel cinq étoiles, du marché d’intérêt national et de la gare des gros porteurs. En dehors de ces derniers, les projets de la seconde génération concernent également la Cité du savoir, l’Université Amadou Makhtar Mbow, etc. L’Etat intervient dans plusieurs domaines et d’autres privés, aussi bien nationaux qu’internationaux, interviennent également dans les projets de la deuxième génération.

Justement, où en sont les travaux des projets que vous venez de citer ?
Nous avons déjà commencé les travaux, notamment ceux concernant l’hôtel cinq étoiles. Les fondations sont en train d’être faites et nous espérons pouvoir réaliser les travaux dans les délais indiqués, c’est-à-dire en 14 mois. Nous allons poursuivre avec le centre d’exposition et le complexe sportif. Nous allons bientôt démarrer le marché d’intérêt national et la gare des gros porteurs. Nous donnons rendez-vous aux Sénégalais dans quelques mois pour la livraison de ces infrastructures.

Au regard de l’envergure des travaux, êtes-vous sûr que les délais seront respectés ?
Nous sommes sûrs de respecter les délais parce que nous avons pris l’option de passer par le mode « fast track », autrement dit en mode accéléré. Nous allons concilier la conception et la réalisation en même temps, comme ce fut le cas avec le Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad), et cela a donné des résultats appréciés par tous.

Avec la mise en valeur de la plateforme de Diamniadio, forcément, le foncier devient un vrai enjeu. Comment comptez-vous faire pour éviter toute spéculation ?
La gestion du foncier relève de la Dgpu qui est chargée d’aménager, de valoriser et de titrer les terrains dans les pôles urbains. Nous travaillons avec eux en parfaite synergie et je suis sûr que cette question est bien prise en charge par la Délégation.

Mis à part les programmes en cours de réalisation, quels sont les autres projets prévus sur la plateforme de Diamniadio ?
Nous sommes en train de travailler sur d’autres projets hôteliers, sur des centres commerciaux, parce que notre objectif, aujourd’hui, c’est d’aider l’Etat à faire en sorte que la ville qui est en train d’être créée puisse se développer très vite. Les appartements vont bientôt être livrés. Ce qui veut dire que, dans pas longtemps, des Sénégalais vont habiter dans la zone. Notre rôle donc est de faire en sorte que la ville puisse se développer à travers une activité économique et sociale conforme aux aspirations et ambitions du chef de l’Etat. Le parc industriel est sorti de terre. C’est dire qu’à Diamniadio il y aura aussi une vie sociale agréable à côté d’une activité économique, touristique, industrielle et qui va générer des emplois pour les Sénégalais.

Alors, peut-on dire que tous les éléments visant à faire de Diamniadio « une ville moderne répondant aux exigences d’une cité moderne », comme le veut le président Macky Sall, sont en train de se mettre en place petit à petit ?
Effectivement, tous les éléments nécessaires sont en train de se mettre en place et sont visibles. Ce qui est envisagé, c’est de créer une ville intégrée, où il y aura une mixité fonctionnelle, parce qu’à côté des habitations, il y aura aussi des activités administratives, touristiques et mêmes commerciales et hôtelières. Lesquelles se développeront et vont permettre de booster la croissance économique, mais également favoriser la création d’emplois.

Au regard du caractère difficile du sol de Diamniadio, constitué d’argile gonflante, est-il possible d’y construire des habitations à structures basses ?
Effectivement, le sol est composé d’une argile gonflante, mais on peut bien y édifier des constructions adaptées. Pour toute construction dans la zone, nous avons besoin de faire des études géotechniques. Toutes les infrastructures dont nous avons la charge répondront à ces exigences. Nous veillons au respect strict des études géotechniques préalables à toute construction dans la zone.

Lors de la pose de la première pierre de la gare des gros porteurs et du marché d’intérêt national, le président de la République avait invité le privé sénégalais à s’intéresser davantage à Diamniadio. Depuis lors, s’est-il manifesté ?
Le secteur privé national est impliqué, le président de la République souhaite seulement qu’il le soit davantage pour accompagner sa vision à Diamniadio et au lac Rose. Les appartements qui vont être bientôt livrés, ont été, par exemple, réalisés par des entrepreneurs privés nationaux. Dans les marchés qui nous sont confiés, une partie doit revenir à des privés nationaux. Comme le chef de l’Etat, je les invite à s’impliquer davantage dans les projets de Diamniadio.

Pour le moment, on ne parle que de Diamniadio alors que le lac Rose fait également partie du pôle urbain. A quand les grands travaux dans ce pôle ?
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a une connexion qui va se faire entre les deux pôles urbains. Aujourd’hui, les activités de construction et de réalisation sont concentrées à Diamniadio, c’est vrai, mais le plan d’aménagement du lac Rose est en élaboration à la Dgpu. Une fois ce plan validé, nous allons édifier des infrastructures de toutes sortes au niveau de lac Rose.

Quel est, aujourd’hui, l’intérêt d’avoir une société qui gère les infrastructures publiques ?
Le tout premier intérêt, c’est la rentabilisation financière ; faire en sorte que tous les investissements qui sont réalisés à coup de milliards de FCfa à Diamniadio et au lac Rose puissent être rentabilisés. L’Etat n’a pas toujours les moyens financiers pour pouvoir réaliser, comme il le souhaite, les infrastructures indispensables au développement économique et social du Sénégal. C’est pour cela qu’il fait recours à des emprunts. Maintenant, la Sogip, à travers l’exploitation qu’elle va faire de ces infrastructures, va faciliter le remboursement des dettes contractées et assurer son fonctionnement optimal, en se passant du budget de l’Etat.

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