« Sauve-qui-peut», ce président est juste trop nul

10 - Août - 2020

Chercher à comprendre la logique de Macky SALL, c’est supposer qu’il en ait une. Dans cette lutte contre le Coronavirus, c’est comme disent les wolofs : « nou golo kham boté domaam » (que chacun se débrouille). L’Etat s’est déresponsabilisé depuis longtemps, multipliant son autorité par zéro, son incompétence par mille. Aly Ngouille NDIAYE fait le perroquet, Abdoulaye DIOUF SARR se perd dans ses pics, Macky SALL se défausse sur la presse devenue soudainement « alarmiste ». Mais à qui a-t-elle fait peur ? Aux populations qui « vivent avec le virus » ? A défaut de privatiser cette lutte…

« Sauve-qui-peut» ! Il est maintenant clair que l’Etat du Sénégal est totalement dépassé par la situation. Aux tergiversations de DIOUF SARR incapable de déterminer le pic de la pandémie et aux répétitions du ministre de l’Intérieur qui avance d’un pas avant d’en faire deux autres en arrière, il faut désormais ajouter la mauvaise fois présidentielle. «Il y a une couverture médiatique alarmiste ; je lance un appel à la presse sénégalaise. Il ne sert à rien d’alarmer les populations et de noircir le tableau. La situation du Sénégal n’est guère inconfortable comparée à tout ce qui se fait à travers le monde, pour susciter tout ce tollé». Sans scrupule, Macky SALL accuse ainsi la presse de donner une importance excessive à la situation. Avant d’en venir à ces propos d’écoliers, il s’avère pertinent de rappeler au Président ses discours antérieurs. « A ce jour, le COVID-19 a tué plus de 15 000 personnes, plongeant des familles entières dans le deuil et le désarroi. Ce moment est inédit dans l’histoire de l’humanité. Voilà que l’infiniment petit fait trembler le monde entier, de façon brutale, rapide et massive ; ignorant les frontières ; frappant sans distinction pays riches comme pays pauvres, et sans égard pour le statut social des uns et des autres. Gouvernants et gouvernés, riches ou pauvres, personne n’est à l’abri du COVID-19 », disait le chef de l’Etat le 23 mars 2020. Il était alors question de faire accepter aux Sénégalais l’état d’urgence et ses contraintes liberticides qu’il venait de déclarer. Plus de deux mois plus tard, le 29 juin 2020, le président SALL, axant cette fois-ci son discours à la Nation sur l’impact de la pandémie sur l’économie nationale observait : «Comme partout ailleurs, notre économie subit de plein fouet l’impact du COVID-19. Des secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce, la culture, les bâtiments et travaux publics, entre autres, sont durement affectés. Notre croissance économique soutenue sur plusieurs années est brutalement freinée et passera de 6,8% à moins de 3%. Mais ce soir, mes pensées vont particulièrement à toutes celles et à tous ceux qui souffrent de l’impact de la crise du COVID-19. Je pense aux millions de pères, mères et soutiens de familles menacés de précarité. Je pense à notre diaspora, si généreuse envers la Nation et aujourd’hui éprouvée. Je pense aux nombreuses entreprises et à leurs salariés, tous victimes de cette crise imprévue ». Ainsi, après avoir annoncé aux Sénégalais que la catastrophe était à leur porte, Macky SALL se défausse sur la presse. «Couverture médiatique alarmiste», il a dit. Si cela est avéré, qui a eu peur ? Les populations qui sont régulièrement accusées de faire preuve « d’indiscipline » ou d’insouciance? C’est seulement avec Macky SALL que l’insouciant a peur.

De tous les tenants du pouvoir qui se sont prononcés sur la gestion de la pandémie, c’est sans doute Souleymane Jules DIOP qui peint le mieux la situation. Le précurseur des « insulteurs du Web » au Sénégal, depuis Paris, où il se la coule douce depuis que Macky SALL l’a nommé Ambassadeur Délégué permanent auprès de l’UNESCO, prend les Sénégalais pour responsables de ce qui arrive. Mais pas seulement ! Habitué à pourfendre Macky SALL, l’ancien secrétaire d’Etat peine à faire autrement. Même quand il s’engage à le défendre, à l’arrivée, c’est complétement qu’il le déshabille. « C’est collectivement que nous portons la responsabilité de ce qui nous arrive. L’État a fait tout ce qu’il avait à faire et qui relève de ses missions régaliennes. Nous lui avons opposé notre liberté de culte, notre liberté de mouvement ». Autrement, pour celui qui disait aux sénégalais que « Macky SALL ne s’est jamais préparé dans sa vie à devenir un leader de parti politique, l’Etat a voulu mais n’a pas pu. Une autre façon plus pertinente de démontrer comment ce régime est faible.

Ce sont, à n’en pas douter, la faiblesse et la mauvaise foi qui ont conduit le Sénégal dans cette situation que l’on ne peut décrire sans relever son caractère funeste. S’il ya quelqu’un à mettre en cause, ce ne sont ni les populations encore moins les journalistes. Depuis le mois d’avril dernier, Abdoulaye DIOUF SARR et ses collaborateurs viennent tous les matins dire aux Sénégalais, s’agissant des cas communautaires : « khamouniou founiou ko dieulé » (nous ne savons rien de la mode de transmission). En confiant à son beau-frère l’achat et la distribution de l’aide alimentaire, Macky SALL a fait de la lutte contre la pandémie une affaire politique. Avant même qu’il ne signe l’armistice qui a fait du virus un nouveau voisin des Sénégalais, ces derniers avaient commencé à se méfier de la parole publique. C’est la conjugaison de toutes ces irresponsabilités qui a balisé la voie au virus. Et avec les nombreuses victimes, notamment les « anonymes » dont la presse ne parle pas, il sera difficile de refuser le vaccin…

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