"Pas d’insécurité alimentaire au Sénégal", dément Jean-Pierre Senghor
Le secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), Jean-Pierre Senghor, a réfuté vendredi l’existence d’une situation d’insécurité alimentaire au Sénégal, indiquant tout au plus que "des personnes prises isolément ont des difficultés pour s’alimenter’’.
"Le Sénégal n’est pas un pays en insécurité alimentaire et par rapport à l’année dernière, à la même période, il y a une embellie qui cache quand même des disparités", a dit M. Senghor à la presse.
Il présentait ce vendredi à la Kaolack les résultats des enquêtes sur la situation nationale de la sécurité alimentaire et les interventions de la CNSA aux membres de Conseil régional de sécurité alimentaire (CRSA).
"Si en 2017, plus de 700.000 personnes étaient projetées en situation de crise pour la période de soudure (juin, juillet et aout), ce chiffre est à moins de 400.000 pour 2018. Et là où il y avait six départements concernés à l’échelle nationale, aujourd’hui, ils ne
sont que trois, tous de la région de Matam", a-t-il précisé.
Il a annoncé que des interventions seront menées par le gouvernement et se différents partenaires pour venir en appui
aux populations touchées, pour éviter que cette situation ne subsiste.
Il estime que "la situation de Matam est paradoxale avec tout le potentiel dont regorge cette région en termes d’eau et de surfaces
cultivables’’, relevant que ’’cette situation revient" chaque année.
Aussi préconise-t-il des enquêtes approfondies pour voir les raisons d’une telle situation qui peuvent être multiples, comme l’absence de ressources humaines pour exploiter la terre avec le fort taux d’émigration.
Le rôle du Conseil de sécurité alimentaire (CSA) est de travailler à prévenir ces situations de crise, pour permettre aux autorités d’agir avant qu’elles ne surviennent, a dit M. Sénghor, souhaitant une décentralisation des travaux du cadre harmonisé.
Il souligne que "fort heureusement, Kaolack ne fait pas partie des régions qui peuvent être ciblées comme région qui doivent être surveillées en matière de sécurité alimentaire".
Il y a tout de même des disparités, a-t-il nuancé, indiquant que sur la base des projections, des problèmes de sécurité alimentaire pourraient être notées à Guinguineo, Nioro et Kaolack. Respectivement 6.925, 17.168 et 17. 632 personnes devraient ainsi être affectées dans ces trois départements.
Kaolack doit son peu de vulnérabilité à son statut de bassin arachidier abritant de grands producteurs agricoles, avec les plus grands espaces emblavés au plan national, explique-t-on.