«J’ai été pris manu militari en otage, capturé comme un criminel»

Adama Gaye est libre depuis hier, vendredi 20 septembre. Le journaliste-consultant a finalement obtenu la liberté provisoire. Le Procureur ne s’est pas opposé à la dernière demande, la quatrième d’affilée, de ses avocats après l’avis favorable du Doyen des Juges. C’est vers les coups de 17h qu’il a quitté hier la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss à bord d’un taxi.

A peine sorti de prison, il dit remercier ses soutiens. «Le premier sentiment, c’est l’humilité et les remerciements à Dieu et à toutes celles et à tous ceux qui, depuis ce que je peux considérer comme une arrestation illégale, n’ont pas ménagé aucun effort pour exprimer leur soutien à ce qui me semble être une cause légitime. Mais, vous comprenez parfaitement qu’en sortant à l’instant de prison, j’observe une période de silence parce que je dois me concerter avec peut-être les membres de ma famille, avec des dignitaires, des acteurs qui ont agi pour que ce qui est une issue heureuse devienne une réalité», a fait savoir Adama Gaye.

Le journaliste-consultant d’ajouter, «à ce moment précis, permettez-moi, simplement de savourer cette liberté que je n’aurais jamais dû perdre parce que les écrits qui sont à l’origine de mon arrestation ne sont pas une cause pour arrêter un individu».

Adama Gaye qualifie ainsi sa détention «d’arbitraire». «Je pense que, aussi bien la constitution sénégalaise et l’histoire du Sénégal sont suffisamment solides pour empêcher qu’un individu soit privé de sa liberté sur des considérations qui, à mon avis, m’ont permis de voir l’aveuglement d’une justice qui a agi dans la précipitation, dans l’illégalité et en fin de compte, dans le cafouillage, dans une situation qui fait qu’aujourd’hui j’ai un peu honte», a regretté le journaliste-consultant.

Pour rappel, Adama Gaye a été arrêté le lundi 29 juillet dernier à son domicile pour «offense au Chef de l’Etat».