Idy, Sonko et autres au palais : Le Covid-19 neutralise le virus de la division

26 - Mars - 2020

Les Sénégalais, fortement secoués par le coronavirus et ses conséquences, notamment le couvre-feu et l’état d’urgence, ont eu la surprise de voir des opposants radicaux défiler au Palais de la République.

Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Malick Gackou, Pape Diop, Khalifa Sall et bien d’autres, ont été reçus par le Président Macky Sall, séparément. Un évènement historique, s’il en est. Car, sans le contexte chargé d’émotion et surtout de crainte, jamais ces images n’auraient pu être prises et pérennisées.

Car, l’adversité et même l’animosité étaient tellement fortes entre certains opposants et le pouvoir qu’il était impossible d’envisager une quelconque rencontre formelle entre Macky/Sonko ou Idrissa Seck/Macky, Macky/Khalifa Sall, pour ne prendre que ces exemples. Les sujets de malentendus sont tellement nombreux que le dialogue national n’avait pas réussi à rapprocher ces caciques du landerneau politique.

Aujourd’hui, le Covid-19 a réussi là où tout le monde a échoué. Il a neutralisé le virus de la division et instauré les bases d’un consensus national autour de la maladie. Sur le plan symbolique et principiel, c’est tout à fait compréhensible et souhaitable. En période de guerre, quand ‘’l’heure est grave’’, par paraphraser le Président de la République, il est important que les Sénégalais fassent front commun pour lutter ensemble contre l’ennemi. Car, l’important, c’est la victoire finale, l’intérêt supérieur du Sénégal et, au-delà, du monde entier. Le virus menace sérieusement la survie de notre espèce. L’heure n’est pas du tout à la division. C’est cela le principe, la forme.

On peut aussi supposer qu’il s’attend à un large consensus au niveau de l’Assemblée nationale à propos de la loi qu’il va faire voter. Mais, là aussi, tout le monde sait qu’aucun projet de loi ne peut être bloqué par la minorité à l’Assemblée. La configuration de notre Assemblée est ainsi faite, que la majorité mécanique dicte sa loi.

C’est dire que, dans le fond, la rencontre au Palais n’aura aucun impact réel sur la lutte en dehors de celui psychologique et moral. Macky a réussi un grand coup médiatique et même politique.

Il a profité du contexte pour réussir ce qu’il avait toujours rêvé de faire : créer le consensus autour de sa personne. Le Grand Manitou peut agir tranquillement à propos des mesures dictées et celles à venir, tout en sachant qu’il ne sera pas contesté par son opposition, même si Sonko émet des réserves à ce niveau en revendiquant, à tout moment, le droit de contestation.

Ce qui se passe, c’est que le Président aurait pu inverser l’ordre des choses, en recevant d’abord toutes ces personnalités avant de rendre publiques les mesures.

Mais, en procédant par le contraire, il a démontré qu’il n’attendait pas d’orientations de ces opposants qui ne sont ni experts en médecine ni, forcément, en gestion de crise. Ils sont des hommes d’Etat et si on avait voulu de leurs avis, on les aurait reçus avant et non après l’annonce des mesures d’état d’urgence et de couvre-feu.

Qui plus est, avec un leader politique de la trempe d’Idrissa Seck, on ne l’embarque par forcément aussi facilement dans une opération de communication.

Cela veut dire, en clair, qu’il y a eu des contacts et discussions préalables sur d’autres questions intéressant le pays, mais aussi leurs relations pour qu’il accepte, enfin, de se rendre au Palais. Nous ne sommes pas convaincus que la lutte contre le coronavirus, aussi importante soit elle, aurait suffi.

S’agissant d’Ousmane Sonko, il a été peu bavard ces derniers temps. Stratégie de communication ? Possible.

Mais, ce qui est sûr, c’est que le Sénégal a aussi besoin de son opposition.

Le silence observé par la classe politique ces derniers mois, notamment sur les problèmes de l’heure et leurs brusques retrouvailles au Palais, montre que Macky est en train de tout mettre en œuvre pour aplanir les contradictions entre ses adversaires et lui. Et les choses semblent être sur la bonne voie.

En tout état de cause, nous sommes en état de guerre, ce qui excuse tout et peut expliquer tous les rapprochements observés le temps de tout mettre en œuvre pour vaincre l’ennemi.

Unis, nous serons certainement plus forts. Qu’importe les calculs politiques sous-jacents.

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