IBRAHIMA THIAM "Sénégal : un choix politique et économique désastreux"

25 - Septembre - 2025

Le dernier rapport de la DPEE confirme ce que tout le monde redoutait : le régime actuel a trouvé sa seule compétence – accroître la pression fiscale sur une économie déjà exsangue. Plutôt que de stimuler la production et l’investissement, il a choisi la solution la plus facile : faire payer encore plus aux ménages et aux entreprises.
En sept mois, les ressources de l’État (hors dons) ont atteint 2 575,2 milliards de FCFA, soit une hausse de 9,9%. Mais cette performance n’est en rien le signe d’une économie dynamique : elle provient uniquement d’un matraquage fiscal, qui affaiblit un peu plus chaque jour les acteurs économiques.
Pendant ce temps, les dépenses publiques continuent de grimper, atteignant 2 986,6 milliards de FCFA (+4,6%). Mais où va l’argent ? Dans la dette, les transferts clientélistes et une masse salariale pléthorique destinée à entretenir un État lourd et inefficace. Les investissements financés sur ressources intérieures, eux, s’effondrent de 37,3%. Voilà la preuve éclatante d’un choix politique désastreux : sacrifier l’avenir du pays pour maintenir en vie une machine étatique budgétivore.
Ce régime a inversé la logique du développement. Au lieu de chercher à élargir la base économique pour générer des recettes durables, il étrangle les contribuables. Au lieu de bâtir une croissance solide, il pratique la survie à crédit. Et demain ? Il faudra encore plus d’impôts, car la dette et les charges de fonctionnement continueront de gonfler. C’est le cercle vicieux d’un pouvoir sans imagination, incapable d’offrir une vision économique.
Les Sénégalais attendaient des solutions pour créer des emplois, attirer les investissements, soutenir les PME et développer l’agriculture. Ils récoltent des taxes, des prélèvements, et des politiques à courte vue. L’État ne devient pas le moteur du développement, il en est désormais le frein.
Ce rapport n’est pas qu’un document technique : il est l’acte d’accusation d’un régime qui a fait le choix de la facilité au détriment de la responsabilité. La véritable compétence politique n’est pas de pressurer son peuple, mais de créer les conditions d’une croissance inclusive et durable. Or, cette compétence-là, le pouvoir en place ne l’a toujours pas démontrée.

Autres actualités

01 - Septembre - 2025

Tribune - Importations de véhicules : un pari risqué du gouvernement

Le 1er août dernier, le gouvernement a annoncé l’assouplissement des règles encadrant l’importation des véhicules d’occasion au Sénégal,...

29 - Août - 2025

Rencontre avec des chefs d’entreprises à Paris : le Président Diomaye veut faire du Sénégal une destination stratégique

Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a pris part à la Rencontre des entrepreneurs de France (Ref 2025), organisée par le Mouvement des...

29 - Août - 2025

Mairie de Dakar : « Taxawu Senegaal » se dédouane et pointe Barthélémy Dias

Au lendemain de la défaite de l’opposition à l’élection du nouveau maire de Dakar, remportée, le 25 août, par Abass Fall de Pastef, le parti «...

29 - Août - 2025

Transformation agroalimentaire : la jeunesse africaine en première ligne

La Fondation Mastercard a réuni en ligne, hier, jeudi, de jeunes agri-preneurs africains pour échanger sur les défis et les solutions liés aux systèmes...

29 - Août - 2025

Sénégal – FMI : du théâtre aux chiffres

La mission du FMI vient de quitter Dakar, les bras chargés de tableaux Excel et de promesses de réformes. Une visite sérieuse, ponctuée d’échanges...
']); _gaq.push(['_trackPageview']); (function() { var ga = document.createElement('script'); ga.type = 'text/javascript'; ga.async = true; ga.src = ('https:' == document.location.protocol ? 'https://ssl' : 'http://www') + '.google-analytics.com/ga.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(ga, s); })();