« Wonder Woman » s’oppose à « Bibi » sur le sort des Arabes israéliens

12 - Mars - 2019

L’affiche régale les réseaux sociaux : « Bibi » contre « Wonder Woman ». La joute indirecte entre Benyamin Nétanyahou et la plus célèbre actrice du pays, Gal Gadot, devenue une vedette planétaire en interprétant ce personnage de super-héroïne en 2017 dans une production américaine, a provoqué une excitation médiatique en Israël. En réalité, le sujet qui les sépare importe plus que cette affiche : la définition même de l’Etat et l’égalité entre citoyens.
« Mon Dieu, les Arabes sont aussi des êtres humains. Comme les Druzes, les gays et les lesbiennes, et même… le choc… les gauchistes. »
Gal Gadot a volé au secours de son amie, la mannequin Rotem Sela, qui avait critiqué la ministre de la culture, Miri Regev. Le 9 mars, cette responsable politique brandissait la menace d’une alliance future entre Benny Gantz, principal rival de M. Nétanyahou, et les partis arabes. Un argument récurrent dans la campagne électorale en cours, marquée par une stigmatisation sans précédent de la minorité arabe par la droite.
« Mon Dieu, les Arabes sont aussi des êtres humains, a réagi Rotem Sela sur Instagram. Comme le sont les Druzes. Et les gays, d’ailleurs, et les lesbiennes, et même… le choc… les gauchistes. » Pour avoir énoncé ce truisme au sujet de la minorité arabe, qui représente près de 20 % de la population, la mannequin a été la cible de commentaires violents et sexistes.

Rotem Sela, top model israélien, le 12 février 2019 lors d’un reality show à Jérusalem. Noam Revkin Fenton / AP
Gal Gadot a utilisé la même plate-forme pour lui apporter son appui, en ajoutant : « Aime ton voisin comme toi-même. Ce n’est pas une affaire de droite ou de gauche. De Juifs ou d’Arabes. De laïques ou de religieux. » La mannequin vedette Shlomit Malka est aussi intervenue sur Facebook en soutien à Rotem Sala. « Comment est-il possible qu’en 2019, dans un pays démocratique, les gens puissent avoir peur de s’exprimer ? »
La Loi fondamentale controversée
Ces propos de célébrités sans engagement politique connu résonnent en l’absence d’une opposition à l’identité claire. Il a fallu que le président Réouven Rivlin prenne la parole lundi pour rappeler, en vain, son propre camp à la raison. Cette figure cultivée du Likoud, hostile à la solution à deux Etats mais pourfendeur des dérapages xénophobes, a mis en cause « les remarques totalement inacceptables au sujet des citoyens arabes d’Israël ».
Le président Rivlin a souligné qu’« il n’y a pas de citoyens de première classe et de citoyens de seconde classe ». Ajoutant : « Nous sommes tous égaux dans l’isoloir. »

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