Turquie : le président Erdogan fait main basse sur la politique monétaire

08 - Juillet - 2019

Soucieux de régenter la politique monétaire, le président Recep Tayyip Erdogan a limogé d’un trait de plume, samedi 6 juillet, Murat Cetinkaya, le gouverneur de la Banque centrale de Turquie (BCT), dont le mandat était censé prendre fin en avril 2020. Il a été remplacé par son adjoint, Murat Uysal, le bien nommé – son nom de famille signifie « docile » en turc –, un économiste qui a longtemps travaillé à la banque publique Halkbank.

Publié samedi au journal officiel, le décret présidentiel ne précise pas la raison du limogeage, décidé au moment même où l’économie apparaît vulnérable, affectée par la volatilité du taux de change, la politique budgétaire erratique du gouvernement et les tensions géopolitiques en cours entre Ankara et ses alliés traditionnels autour de l’acquisition par l’armée turque des systèmes antiaériens russes S-400.

Les désaccords du gouvernement avec Murat Cetinkaya étaient connus. Ils portaient sur la nécessité de faire baisser le taux directeur, fixé actuellement à 24 % par la banque centrale. Un niveau « inacceptable », a estimé récemment le président Erdogan, qui, marqué par son éducation religieuse, mène une guerre sans merci contre les taux d’intérêt, décrits par lui comme des « instruments d’exploitation ».
« Une atteinte à l’indépendance » de la BCT

Revenant dimanche sur les raisons de son décret, le numéro un turc a expliqué : « Nous lui avons dit à plusieurs reprises d’abaisser les taux. Si les taux sont bas, l’inflation diminuera. Il n’a pas fait le nécessaire. Nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes. » Son geste a été critiqué. Durmus Yilmaz, un ancien gouverneur, devenu aujourd’hui une figure du Bon Parti (Iyi Parti, droite nationaliste, opposition), y a vu « une atteinte à l’indépendance » de la BCT.

Pour Timothy Ash, économiste au fonds d’investissement BlueBay Asset Management, cette décision va affecter la crédibilité de la politique monétaire turque. « Cetinkaya a travaillé dur pour regagner la crédibilité perdue en 2018, il y a partiellement réussi. Le décret a tout détruit. Uysal va démarrer de zéro en termes de crédibilité », a-t-il écrit samedi sur son compte Twitter.

Une crédibilité d’autant plus indispensable que la Turquie tente actuellement de se relever de la contraction subie par son économie depuis que la livre, la monnaie locale, a perdu 30 % de sa valeur par rapport au dollar en 2018.

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