Le pape ne veut pas prendre parti entre Nicolas Maduro et Juan Guaido

29 - Janvier - 2019

« Ce qui me fait peur ? Un bain de sang. Le problème de la violence me terrifie. » Ainsi le pape François a-t-il résumé son sentiment face à la dégradation de la situation politique au Venezuela, dimanche 27 janvier au soir, lors d’une conférence de presse, dans l’avion qui le ramenait du Panama, où se sont tenues les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Mais le chef de l’Eglise catholique n’a pas voulu prendre parti entre le président Nicolas Maduro et l’opposant Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale, qui s’est autoproclamé président intérimaire au moment même où le pontife traversait l’Atlantique, mercredi 23 janvier.
« Dans ces moments, je soutiens tout le peuple vénézuélien, a expliqué le pape, un peuple qui est en train de souffrir, que ce soit d’un côté ou de l’autre. » En prenant parti, a-t-il ajouté, « je me mettrais dans un rôle que je ne connais pas. Ce serait une imprudence pastorale de ma part et cela provoquerait des dégâts ». Pendant les quatre jours qu’il venait de passer en Amérique centrale, le chef de l’Eglise catholique s’était abstenu de commenter la crise. Tout juste avait-il indiqué, dimanche, prier pour « une solution juste et pacifique ».
Bons offices
Depuis des années, le Venezuela est au premier rang des préoccupations du Saint-Siège. François dispose à ses côtés d’un excellent connaisseur de la situation. Mgr Pietro Parolin était en effet nonce (représentant du Saint-Siège) à Caracas lorsque le nouveau pape en a fait le « numéro deux » du Vatican en le nommant secrétaire d’Etat, en 2013. En outre, le nouveau « substitut » – le bras droit de Mgr Parolin – depuis l’été 2018, Mgr Edgar Peña Parra, est vénézuélien. Autant dire que Rome est parfaitement informé de la situation sur place.

Le pape argentin s’est impliqué en faveur d’une solution pacifique, comme il avait joué les bons offices entre les Etats-Unis et Cuba. Malgré l’échec d’une médiation entre le gouvernement et l’opposition, en 2016, le Vatican n’a pas renoncé à tout espoir de contribuer à une sortie de crise. La volonté de François de ne pas prendre parti publiquement est à interpréter à cette aune.

Sur le terrain, les évêques catholiques vénézuéliens soutiennent depuis longtemps l’opposition. Le 8 janvier, ils ont reçu Juan Guaido. Le 9 janvier, ils ont publié une longue déclaration qualifiant d’« illégitime » et de « moralement inacceptable » le nouveau mandat de Nicolas Maduro, et appelant à un « changement de gouvernement ». Le 22 janvier, ils ont demandé aux prêtres de participer à la manifestation du lendemain.
Partage des rôles
Dans ce contexte, la présence d’un représentant du Saint-Siège – un simple chargé d’affaires, et non le nonce – à la cérémonie d’investiture de Nicolas Maduro, le 10 janvier, a choqué de nombreux opposants. Face au tollé, le service de presse du Vatican a dû justifier sa présence par un communiqué, affirmant que « le Saint-Siège et les évêques du pays continuent de travailler ensemble pour aider le peuple vénézuélien qui souffre des conséquences humanitaires et sociales de la grave situation ».
Plutôt qu’un désaccord, ce hiatus entre Rome et les évêques traduit un partage des rôles face au régime chaviste. François a fréquemment rencontré l’épiscopat vénézuélien depuis deux ans. En septembre 2018, tous les évêques du pays se sont rendus à Rome pendant une semaine. Le pape est donc informé de manière très précise de leur état d’esprit et de leurs initiatives.

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