La mort de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, « épilogue d’un crime qui a commencé » en 2013, selon ses proches

18 - Juin - 2019

De Tunis au Qatar, en passant par Istanbul et Gaza, les messages de condoléances de dirigeants ont afflué, et des prières ont été organisées. Le choc ressenti parmi les partisans de la confrérie des Frères musulmans à l’annonce, lundi 17 juin, de la mort de Mohamed Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu, contraste avec le silence assourdissant des autorités du Caire, toujours en guerre ouverte contre le mouvement islamiste. Emprisonné depuis sa destitution en juillet 2013 par l’armée, et son homme fort, Abdel-Fattah Al-Sissi, aujourd’hui à la tête de l’Etat, l’ancien président islamiste a succombé à un malaise lors d’une audience devant un tribunal du Caire.
Âgé de 67 ans, il est mort d’une crise cardiaque, selon la télévision d’Etat. Dans un communiqué, le procureur égyptien Nabil Sadek a indiqué que M. Morsi s’est effondré dans le box des accusés après s’être adressé pendant cinq minutes à la cour. « Il est arrivé mort à l’hôpital à 16 h 50. Aucune trace d’atteinte ou de blessure dans le corps du défunt n’a été constatée », précise le communiqué. Il a été inhumé en catimini au Caire mardi, à l’aube, en présence de sa famille.
Sa mort relance le conflit entre les autorités égyptiennes et les partisans de la confrérie des Frères musulmans, qui considéraient M. Morsi comme le président légitime et le désignent désormais en « martyr » de la répression étatique. Le Parti de la liberté et de la justice a dénoncé un « assassinat ». Dans un communiqué, le bras politique des Frères musulmans incrimine de mauvaises conditions de détention dont « le but était de le tuer à petit feu ». Dénonçant en écho les « tyrans qui l’ont conduit vers la mort », le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le plus fidèle soutien de la confrérie, a présenté la mort de M. Morsi comme un « symbole de la persécution contre son peuple et lui » et l’a qualifié de « martyr ».
Appel à une enquête indépendante
« C’est l’épilogue d’un crime qui a commencé [en 2013] quand le président légitime a été écarté par un coup d’Etat militaire. A plusieurs reprises, il s’est plaint à la cour de ne pas recevoir les soins dont il avait besoin. Il a été en quelque sorte délibérément tué », a commenté au Monde Amr Darrag, un ancien membre du gouvernement Morsi, depuis Istanbul. Relayant ainsi les rumeurs sur un possible empoisonnement que diffusent les partisans de la confrérie, M. Darrag appelle à une enquête indépendante internationale.

Autres actualités

26 - Octobre - 2020

Recep Tayyip Erdogan appelle au boycottage des produits français

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’en finit pas de multiplier ses attaques à l’encontre d’Emmanuel Macron. Lundi 26 octobre, il a appelé au...

26 - Octobre - 2020

En Guinée, l’opposition conteste la réélection du président Alpha Condé

En parcourant, dans la soirée du samedi 24 octobre à Conakry, les rues cahotantes du quartier de Kaloum, le centre historique et administratif de la capitale guinéenne, ou...

09 - Septembre - 2020

La Chine de Xi Jinping met en scène sa « victoire » sur le Covid-19

Les autorités chinoises qui entendent tirer parti de leur gestion de l’épidémie ont organisé une cérémonie mardi. Depuis plusieurs semaines, seuls...

09 - Septembre - 2020

Afrique du Sud : déjà chancelante, l’économie s’effondre avec la crise sanitaire

Son produit intérieur brut (PIB) a dévissé de 51 % au deuxième trimestre par rapport à 2019. Un recul sans précédent. L’économie...

02 - Septembre - 2020

Urgent Mali : Ibrahim Boubacar Keïta Hospitalisé Après Un Malaise

L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta est hospitalisé dans une clinique privée de la capitale, où il a été transporté mardi 1er...