Allemagne : l’offensive de charme de la CDU et du SPD en direction de l’Est

06 - Février - 2019

C’est généralement une fois par an, à l’approche de l’anniversaire de la réunification du pays (le 3 octobre 1990), que la situation spécifique des Länder de l’ex-République démocratique allemande (RDA) fait la « une » de l’actualité nationale outre-Rhin. Il en va différemment cette année : depuis fin janvier, la partie de l’Allemagne jadis située à l’est du rideau de fer occupe une place centrale dans le débat public, et pas seulement parce que cela fera trente ans, le 9 novembre, qu’est tombé le mur de Berlin.
A côté de ce rendez-vous mémoriel, les « nouveaux Länder » – expression toujours utilisée, trois décennies plus tard, pour désigner les régions de l’ancienne RDA – seront en effet au cœur de l’actualité politique ces prochains mois. Le 26 mai, d’abord, jour des élections européennes partout en Allemagne, mais aussi d’élections municipales dans dix des seize Länder du pays, dont les cinq situés en ex-RDA. A la rentrée, ensuite, avec deux dimanches d’élections régionales, le 1er septembre dans la Saxe et le Brandebourg, puis le 27 octobre en Thuringe.
Ces différents scrutins locaux et régionaux sont attendus avec une très vive inquiétude par les conservateurs (CDU) et les sociaux-démocrates (SPD) au pouvoir à Berlin, qui, après leurs mauvais résultats en Bavière et dans la Hesse, en octobre 2018, s’attendent à subir des revers encore plus sévères, tandis que le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a réalisé ses meilleurs scores dans ces régions lors des législatives de 2017, compte y renforcer encore davantage ses positions. Selon les derniers sondages, l’AfD est créditée de 21 % des voix dans le Brandebourg, 22 % en Thuringe et 25 % dans la Saxe.
Harmonisation des retraites
Pour endiguer la poussée de l’AfD, le SPD et la CDU ont donc décidé de passer à l’offensive en présentant chacun, à quelques jours d’intervalle, un paquet de mesures spécifiquement destinées aux Länder de l’Est. Pour l’avenir de la grande coalition d’Angela Merkel, l’enjeu est considérable : en cas de débâcle face à l’AfD, les fédérations CDU de Saxe et de Thuringe, qui n’ont jamais soutenu la politique de la chancelière en faveur des réfugiés, pourraient être tentées de précipiter la chute de son gouvernement, estimant qu’elles ne sont plus tenues à la même fidélité à son égard depuis son départ de la présidence de la CDU, en décembre 2018. Du côté du SPD, le risque existe aussi : en cas de déroute électorale, certains pourraient profiter du « bilan » prévu à mi-mandat dans le « contrat de coalition » pour estimer qu’il est temps de sortir du gouvernement, au risque de provoquer, avec près de deux ans d’avance, des législatives anticipées.

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