A l’OTAN, les Etats-Unis affichent leur « retenue » face à l’Iran

28 - Juin - 2019

Mark Esper, le nouveau secrétaire américain à la défense par intérim, l’a dit à ses homologues et l’a répété trois fois devant la presse, lors d’une réunion ministérielle à l’OTAN, jeudi 27 juin : les Etats-Unis « ne recherchent pas » une guerre avec l’Iran et veulent ramener leur adversaire à la table des négociations. De son côté, le président américain Donald Trump déclarait le 28 juin au Japon qu’il n’y avait « aucune contrainte de temps » sur la question du nucléaire iranien. La veille, à Paris, par Brian Hook, envoyé spécial de l’administration Trump, lançait un signal identique. Le but étant visiblement qu’il soit transmis, par le canal de la diplomatie européenne, à Téhéran lors d’une réunion à Vienne, vendredi 28, des signataires de l’accord sur le nucléaire iranien – France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine et Russie.
« C’est un message de retenue, pas de faiblesse », affirmé M. Esper pour sa première apparition au siège de l’Alliance atlantique. Il a indiqué que son pays n’aurait recours à la force militaire que s’il était attaqué. Dans quelques jours, le Pentagone renverra une délégation à Bruxelles pour informer de manière exhaustive ses alliés sur le dossier iranien. Et dans l’intervalle, les consultations vont se poursuivre pour voir dans quelle mesure certains pays pourraient apporter à Washington une aide pour la surveillance du détroit d’Ormuz et du golfe d’Oman, en vue d’assurer la sécurité du trafic maritime.
Tensions avec Moscou
M. Esper a quitté la capitale belge sans aucune assurance à cet égard. « C’était une discussion entre amis, et il est clair qu’il y a des divergences », a admis Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. A Paris et dans d’autres capitales, on assure que le dossier est à l’étude mais, à l’évidence, le projet d’une mission internationale suscite peu d’enthousiasme. L’OTAN ne sera, en tout cas, pas impliquée en tant que telle, et l’UE veut avant tout sauvegarder l’accord de 2015, qui promettait à Téhéran des bénéfices économiques et la fin des sanctions en échange de l’arrêt de son programme d’armement nucléaire.
Les Européens devraient dévoiler bientôt un plan visant à dynamiser Instex, la bourse d’échanges censée faciliter des liens commerciaux entre l’UE et l’Iran à l’abri des sanctions américaines. Pour M. Esper, le soutien européen à l’accord de 2015 n’est, en tout cas, « pas contradictoire » avec un engagement éventuel pour assurer la sécurité des navires. D’autant que le message à Téhéran tient en un mot : « Désescalade ».

Autres actualités

19 - Mai - 2020

Le maire libéral de Varsovie, nouveau candidat de l’opposition à la présidentielle polonaise

L’improbable imbroglio politique et juridique autour de l’élection présidentielle polonaise, dont le parti au pouvoir voulait forcer la tenue au mois de mai en pleine...

18 - Mai - 2020

En Libye, Khalifa Haftar accumule les revers en Tripolitaine

Est-ce le revers de trop ? L’estocade à l’impact potentiellement déstabilisateur pour l’ensemble de sa stratégie militaire ? La perte lundi 18 mai par...

18 - Mai - 2020

La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros

Après des semaines de discussions entre leurs équipes et de nombreuses visioconférences, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté, lors d’une...

16 - Mai - 2020

Coronavirus : risque accru de mutineries dans les prisons surpeuplées d’Amérique latine

Sans eau, sans savon, surpeuplées : d’ordinaire insalubres, les prisons latino-américaines connaissent, avec la pandémie due au coronavirus, un regain de tension,...

16 - Mai - 2020

Accusée d’abus, la police de Hongkong blanchie par un rapport

Très attendu, le rapport qu’a rendu vendredi 15 mai l’inspection de la police de Hongkong, le Conseil indépendant des plaintes contre la police (IPCC), dresse un bilan...