Touristes scandinaves décapitées au Maroc : un procès pour l’exemple

26 - Juillet - 2019

Impossible d’apercevoir les visages des prévenus quand le juge Abdellatif Amrani prononce la peine capitale contre Rachid Afatti, Younès Ouziyad et Abdessamad Ejjoud. Les forces de police positionnées en demi-cercle autour d’eux forment une muraille impénétrable, les protégeant du public.
Les trois principaux suspects ont reconnu avoir décapité les deux jeunes randonneuses, la Danoise Louisa Vesterager Jespersen et la Norvégienne Maren Ueland, en décembre 2018, au nom du groupe Etat islamique, alors qu’elles campaient dans le Haut-Atlas, non loin d’Imlil. Quand l’énoncé des peines est tombé pour les 21 autres accusés – de cinq ans de prison à la perpétuité – plusieurs femmes se sont effondrées sur les bancs de bois de la grande salle d’audience de la chambre criminelle antiterroriste du tribunal de Salé, à côté de Rabat. Parmi elles, l’épouse du ressortissant hispano-suisse, Kevin Zoller Guervos, qui clame l’innocence de son mari condamné à vingt ans de prison.
Ce verdict est prononcé moins de sept mois après les faits, à l’issue de deux mois et demi d’audiences. Un procès rapide qui veut montrer l’exemple et rappeler Par ce jugement, le Maroc réaffirme son identité de terre d’un islam modéré, « religion d’Etat » avec à sa tête le roi Mohammed VI en « commandeur des croyants », qui préside aux destinées de 35 millions d’habitants, en grande majorité musulmans.
« Réseau islamiste actif »
Le pays est d’ailleurs le seul dans la région qui n’avait pas connu d’attaques terroristes depuis les attentats-suicides de Casablanca en 2003 (33 morts) et l’attentat de Marrakech en 2011 (17 morts). Depuis, le royaume chérifien a mis en place une politique sécuritaire ferme de lutte contre le terrorisme et la radicalisation. « Ces jugements montrent que l’Etat marocain prend des décisions conformes à la réalité. Les gens qui adhèrent à cette idéologie extrémiste importée d’Arabie saoudite et de Syrie doivent savoir qu’ils seront très sévèrement sanctionnés », se félicite Me Khalid El-Fataoui, avocat de la famille danoise.

Ces sanctions sévères sont aussi vouées à rassurer les partenaires européens et internationaux, alors que le Maroc est une destination touristique qui joue sur son image de pays ouvert et tolérant, surtout dans la région de Marrakech. « Les professionnels ont d’abord eu peur que le tourisme soit touché. Mais au contraire, il a augmenté dans la région. Cet acte terroriste a été dénoncé par tout le monde, cela a donné une vision positive des Marocains à l’étranger », constate Omar Arbib, membre de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) à Marrakech.

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