Moscou et Pékin mettent leur veto à une résolution sur une trêve à Alep

06 - Décembre - 2016

Moscou et Pékin mettent leur veto à une résolution sur une trêve à Alep

La Russie et la Chine se sont opposées au texte, mentionnant la tenue de pourparlers américano-russes, mardi, sur le retrait des rebelles de la ville.
La Russie et la Chine ont mis leur veto, lundi 5 décembre, à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant une trêve de sept jours à Alep et l’arrêt des combats en Syrie. Le Venezuela a aussi voté contre ce texte présenté par l’Espagne, l’Egypte et la Nouvelle-Zélande. L’Angola s’est abstenu, tandis que les onze autres pays ont voté pour.
C’est la sixième fois que Moscou bloque ainsi une résolution du Conseil sur la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011. Il s’agit de la cinquième fois pour la Chine. La Russie, alliée du régime de Bachar Al-Assad, avait exprimé de fortes réserves sur ce texte, négocié pendant plusieurs semaines. A la dernière minute, elle a tenté d’obtenir un report du vote. Mais après des consultations, les promoteurs du document – soutenus par Washington, Londres et Paris – ont décidé d’aller de l’avant.
Discussions russo-américaines mardi

L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé que le Conseil aurait dû attendre les résultats d’une réunion prévue mardi à Genève entre Américains et Russes. Selon Moscou, ces pourparlers bilatéraux portent sur un plan dont l’objectif est d’aboutir au retrait de tous les combattants rebelles d’Alep-Est, partie de la ville assiégée par les forces du régime. Dès que les questions des corridors d’évacuation et du calendrier du départ des insurgés auront été réglées, « une trêve entrera en vigueur » à Alep, avait affirmé plus tôt le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

M. Tchourkine a estimé qu’il « y a un accord sur les éléments de base » de cette initiative. Néanmoins, deux groupes rebelles, dont l’influent Noureddine Al-Zinki, ont d’emblée rejeté totalement l’idée d’une évacuation. Et l’ambassadrice adjointe américaine Michele Sison a, au contraire, affirmé qu’il n’y avait « pas de percée » dans les discussions américano-russes « parce que la Russie veut conserver ses gains militaires ».

La résolution, si elle avait été adoptée, aurait « représenté une fragile lueur d’espoir » et aurait permis de « sauver des vies », a déploré l’ambassadeur français François Delattre, accusant Moscou d’avoir « décidé de prendre Alep quel que soit le coût humain » d’une victoire militaire. L’ambassadeur chinois Liu Jieyi a, de son côté, affirmé que le Conseil « aurait dû continuer de négocier » pour obtenir un consensus et a critiqué « une politisation des questions humanitaires ».

Le projet de résolution rejeté prévoyait que « toutes les parties au conflit syrien mettent fin à toutes leurs attaques dans la ville d’Alep » pendant une période de sept jours renouvelable. Il prévoyait également « de répondre aux besoins humanitaires urgents » en laissant entrer les secours destinés aux dizaines de milliers d’habitants de la partie rebelle qui sont assiégés.

Cette trêve temporaire visait, selon le texte, à préparer une cessation des hostilités dans l’ensemble de la Syrie, mais excluait les opérations militaires contre les « groupes terroristes » comme le groupe Etat islamique ou le Front Fateh Al-Cham (ex-Front Al-Nosra).

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