Mort de Jamal Khashoggi : l’Allemagne suspend ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite
Condamnant « avec la plus grande fermeté » la mort du journaliste saoudien en Turquie, Angela Merkel a décidé de ne plus autoriser de contrats d’armement avec Riyad.
Tant que les circonstances exactes de la mort du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul n’auront pas été éclaircies, la chancelière allemande, Angela Merkel, s’est dite, dimanche 21 octobre, « d’accord avec tous ceux qui disent qu’il ne peut y avoir d’exportations d’armes dans la situation où nous nous trouvons, même si ces ventes sont d’ampleur limitée ».
La veille, les autorités saoudiennes avaient « admis » que le journaliste Jamal Khashoggi, critique du pouvoir et exilé aux Etats-Unis, était bien mort dans l’enceinte du consulat saoudien en Turquie, évoquant une « rixe qui aurait mal tourné ». Angela Merkel a condamné « avec la plus grande fermeté » la mort du journaliste, en soulignant qu’il restait « des choses qui doivent être éclaircies de manière urgente » par Riyad.
Berlin a approuvé cette année l’exportation de plus de 400 millions d’euros d’armement en Arabie saoudite, qui est le deuxième marché dans le monde pour l’Allemagne après l’Algérie. Le ministre de l’économie allemand, Peter Altmaier, a déclaré que le gouvernement prendrait « très prochainement » la décision d’annuler ou pas ces commandes.
L’accord de coalition signé en mars par Angela Merkel et par ses partenaires lors de la constitution d’un nouveau gouvernement prévoyait déjà un arrêt des ventes d’armes aux pays impliqués dans des conflits militaires, ce qui est le cas de l’Arabie saoudite, au Yémen. L’accord donné malgré tout aux exportations vers Ryad avait provoqué des protestations du partenaire social-démocrate de la coalition.