La Chine finance et construit des centrales à charbon en Europe

06 - Mai - 2019

Devant plus de 5 000 participants venus de 123 pays réunis à Pékin, dont le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping s’est félicité des milliers de projets soutenus par les « nouvelles routes de la soie » à l’occasion d’un deuxième sommet consacré, le 26 avril, à cette gigantesque initiative. Rebaptisée « la ceinture et la route » (Belt and Road Initiative, ou BRI), elle a été lancée en 2013 pour asseoir les nouvelles ambitions mondiales de Pékin. Et passe par la construction d’infrastructures-clés dans des dizaines de pays dans le monde, avec le soutien actif des entreprises d’Etat et des banques chinoises.

Parmi ces projets, l’industrie chinoise s’est spécialisée dans l’exportation de son savoir-faire en matière de centrales à charbon. Selon une étude de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), les institutions financières chinoises soutiennent un quart des projets de centrales à charbon dans le monde, portant, au total, sur 102 gigawatts. Or la production d’électricité à partir de ce minerai est catastrophique pour le climat, compte tenu des émissions de CO2 qu’elle génère – sans négliger l’importante pollution de l’air.
Les entreprises chinoises se sont tournées vers l’exportation

Après s’être targué, il y a quelques années, d’inaugurer une centrale à charbon par jour, Pékin a décidé en 2018 de limiter fortement l’exploitation de ce minerai, qui fournit encore plus de 60 % de son électricité. La politique du « ciel bleu » a poussé à limiter l’utilisation de charbon de manière drastique dans plusieurs régions, réduit le rythme de construction de nouvelles centrales, et favorise le basculement vers le gaz et les énergies renouvelables.

Mais, dans le même temps, les entreprises chinoises se sont tournées vers l’exportation. De nombreux pays d’Asie, dont le Vietnam, le Bangladesh ou le Pakistan, construisent des centrales avec l’aide des banques chinoises. Et, selon l’ONG danoise Sustainable Energy (VE), une dizaine de centrales sont en cours de construction ou de financement en Europe du Sud par le biais d’entreprises d’Etat chinoises.

C’est particulièrement le cas dans les Balkans. En Bosnie-Herzégovine, cinq unités nouvelles sont en discussion, alors que des groupes chinois ont déjà financé et construit une centrale de 300 mégawatts à Stanari, dans le nord du pays. En Serbie, la banque Exim a prêté 600 millions d’euros pour la construction d’une centrale et l’extension d’une mine à Kostolac, près de la frontière roumaine.

Autres actualités

20 - Août - 2020

Convention démocrate : Kamala Harris face au poids de l’histoire

Tout y était. Les icônes, les références, les héros de la légende démocrate. Dans son discours d’acceptation de la nomination...

20 - Août - 2020

Un avocat, symbole de la contestation, arrêté à Bangkok

Après la carotte, le bâton : trois meneurs de la contestation étudiante thaïlandaise ont été arrêtés à Bangkok dans la soirée du...

10 - Août - 2020

Le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement

La démission du gouvernement fait suite à celle de quatre ministres en deux jours. Des manifestants reprochent à la classe politique d’être responsable de...

10 - Août - 2020

Réunie à Abidjan, la diaspora burkinabée affirme son soutien au président Kaboré

La diaspora burkinabée, une communauté de 7 millions de ressortissants dont plus de la moitié vit en Côte d’Ivoire, a lancé à Abidjan, samedi 8...

14 - Juillet - 2020

Affaire Vital Kamerhe : anticorruption et règlements de compte à la tête de la RDC

C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des...