En Algérie, l’enjeu de la mobilisation pendant le ramadan
« Pendant ce mois, tout change. Nos activités de jour, on les fait de nuit, parce que ça demande un effort physique. Les gens ont moins d’énergie. Alors, on se demande comment les manifestants vont réagir. » Abderrahmane, 37 ans, ne sait pas encore s’il ira manifester ce vendredi. Comme lui, depuis lundi 6 mai, la majorité des Algériens observent le jeûne du mois de ramadan. Habituellement, en Algérie, où l’islam est religion d’Etat, l’activité économique ralentit pendant cette période et les rues se vident dès le milieu de l’après-midi.
A l’inverse, alors que, tout au long de l’année, il y a peu d’activités extérieures à la nuit tombée, les Algériens sortent le soir pour aller à la mosquée, assister à des divertissements ou encore travailler. Dans le contexte des manifestations contre les autorités, qui ont débuté le 22 février pour demander un changement de régime politique, l’ampleur de la mobilisation pendant ce mois est un enjeu important. « L’Etat pense que cette période va freiner le mouvement. C’est peut-être cette idée-là qui poussera les gens à se mobiliser », affirme Abderrahmane.