Damas, Moscou et les restes d’un soldat israélien disparu en 1982

06 - Avril - 2019

Si l’intervention russe en Syrie a sauvé Bachar Al-Assad d’une chute programmée et lui a permis de reconquérir la plupart des territoires rebelles, son alliance avec Moscou est loin d’être une partie de plaisir. Face à ce protecteur envahissant, qui entretient de bonnes relations avec certains de ses pires ennemis, comme l’Arabie saoudite et surtout Israël, le régime syrien est obligé, à intervalles réguliers, d’avaler des couleuvres.

C’est ce qui s’est encore passé jeudi 4 avril, lorsque Vladimir Poutine, recevant à Moscou le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est attribué la paternité de l’opération ayant permis le retour dans l’Etat hébreu, de la dépouille de Zachary Baumel. Un soldat de Tsahal, disparu en juin 1982, au Liban, dans un accrochage avec l’armée syrienne, et dont les restes étaient jusque-là conservés en Syrie.

Non content d’offrir à son hôte un précieux cadeau, à cinq jours d’élections législatives à l’issue incertaine, le président russe s’est permis d’affirmer que ses « partenaires syriens » avaient contribué à la localisation du corps du militaire. De quoi faire s’étrangler le régime de Damas, champion autoproclamé de la résistance à « l’entité sioniste », qui s’est empressé de démentir tout rôle dans l’affaire.

Pour ne pas fâcher le sauveur russe, la tâche a été confiée à un dirigeant de troisième rang, le ministre de l’information, Imad Sarah. Dans une interview avec la télévision d’Etat, vendredi 5 avril, ce dernier a imputé l’opération au Mossad, la centrale de renseignements israélienne, et aux « groupes terroristes », l’appellation que le pouvoir syrien donne aux factions anti-Assad. Le ministre a aussi déclaré que les autorités ne détenaient d’informations sur les restes d’aucun soldat israélien, allusion à Yehuda Katz et Zvi Feldman, disparus avec Zachary Baumel.

Mais la version de Damas ne convainc pas. En septembre, un général russe avait révélé que des recherches étaient en cours pour retrouver les corps de ces militaires. En 2016, le Kremlin avait déjà signifié le peu de considération qu’il a pour son obligé syrien, en retournant à Israël l’un des tanks perdus par son armée lors de la bataille de 1982, connue sous le nom de Sultan Yacoub. Le char, trophée initialement exhibé à Damas, symbole d’un des rares moments où l’armée syrienne a tenu tête à sa rivale, avait été offert au musée des blindés de Koubinka, en banlieue de Moscou, qui abrite la plus grande collection de tanks au monde.

Autres actualités

15 - Mai - 2020

Le célèbre cabinet d’avocats Grubman Shire Meiselas & Sacks victime de pirates informatiques

Des pirates informatiques ont pris pour cible le célèbre cabinet d’avocat new-yorkais Grubman Shire Meiselas & Sacks et y ont déployé un rançongiciel,...

15 - Mai - 2020

En Iran, un couple lourdement condamné pour avoir publié des « contenus obscènes et vulgaires » sur Instagram

En Iran, ils ont été les rois du monde. Riche, beau, sympathique, sportif, avec deux très jolis enfants, le couple a été parmi les plus célèbres...

14 - Mai - 2020

Au Congrès américain, le témoignage à charge d’un scientifique limogé par l’administration Trump

Un responsable scientifique a livré jeudi devant le Congrès américain un témoignage à charge contre l’administration de Donald Trump et sa réponse...

14 - Mai - 2020

Coronavirus : l’ONG Max Havelaar inquiète pour la production de fleurs équitables en Afrique

La branche suisse de l’ONG Max Havelaar, qui certifie les produits de commerce équitable, a mis en lumière les « effets dévastateurs » de la pandémie...

13 - Mai - 2020

En Belgique, une nouvelle phase du déconfinement commencera le 18 mai

La première ministre belge, Sophie Wilmès, a annoncé, mercredi 13 mai, une nouvelle phase du déconfinement de son pays. Elle entrera en vigueur le 18 mai, alors que...