Brexit : Theresa May dans l’impasse

15 - Décembre - 2018

A cent jours du Brexit prévu le 29 mars 2019, jamais l’impasse n’a été aussi évidente. La folle semaine qui s’achève pourrait rester dans l’histoire comme celle où le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne – en se heurtant à la réalité – a cessé d’être inéluctable.

Triple choc, en vérité. D’abord avec la réalité parlementaire lorsque, lundi 10 décembre, Theresa May a reporté sine die, parce qu’elle allait le perdre, le vote au Parlement sur l’accord de Brexit prévu pour le lendemain.

Ensuite avec le parti conservateur quand la première ministre a été visée, mercredi 12 décembre, par un vote de défiance des députés de sa propre famille politique. Enfin avec l’Union européenne (UE), le lendemain, lorsque les Vingt-Sept lui ont signifié que le temps des négociations était terminé. Certes, la vaillante Mme May a survécu à chacune de ces humiliations. Mais l’équation politique du Brexit apparaît désormais pour ce qu’elle est : insoluble.

Aucune des issues possibles ne recueille de majorité parlementaire, alors que Westminster, centre de la vie politique britannique depuis des siècles, est bien décidé à « reprendre le contrôle », en écho au slogan des partisans du Brexit. Le « deal » laborieusement négocié à Bruxelles par Mme May depuis dix-huit mois est rejeté à la fois par des élus pro-Brexit et par des europhiles.

Quant à une sortie sans accord, catastrophique pour l’économie, elle est largement rejetée, comme l’a montré l’échec de la tentative de renversement de Mme May fomentée par des ultralibéraux qui considèrent ce « no deal » comme une divine occasion de lancer une nouvelle révolution thatchérienne. Quels que soient les éventuels aménagements concédés par l’UE, ces ultras n’en démordront pas. Si un vote est organisé en janvier comme le promet Mme May, ils bloqueront l’accord.
Issue de la dernière chance

Tout aurait pu tourner différemment si Theresa May n’avait pas accumulé maladresses, contresens et mensonges. En activant la procédure de Brexit, en mars 2017, elle n’avait pas la moindre idée du nouveau type de relation souhaité avec l’UE. Ancienne ministre de l’intérieur, elle a placé au centre l’exigence d’un arrêt de la libre entrée des Européens sur le sol britannique et posé des lignes rouges en conséquence – sortie du marché unique et de l’union douanière – tout en prétendant maintenir un libre accès au marché européen. Lorsque les Vingt-Sept ont rejeté ses prétentions, elle a cherché à les contourner et à gagner du temps. Jamais elle n’a expliqué aux Britanniques que le retour à la souveraineté intégrale promis par les pro-Brexit avait un coût pour l’économie. Au contraire, elle n’a cessé de présenter le Brexit comme la promesse de « succès » planétaires, alors qu’il menace la prospérité des Britanniques et des continentaux.

Autres actualités

29 - Avril - 2020

Dépendantes des étudiants étrangers, les universités britanniques fragilisées par la crise due au coronavirus

« La plupart de mes amis chinois sont restés ici, au Royaume-Uni. Les étudiants chinois sont très informés sur les moyens de lutter contre une pandémie,...

29 - Avril - 2020

L’Union européenne va examiner l’annulation de la dette africaine demandée par le G5 Sahel

L’Union européenne (UE) a accordé mardi 28 avril un financement de 194 millions d’euros aux pays du G5 Sahel pour renforcer leurs forces de sécurité et...

28 - Avril - 2020

Coronavirus : un plan de relance massif au secours de l’économie japonaise

C’est un record, un de plus. Lundi 27 avril, le cabinet du premier ministre Shinzo Abe a présenté au Parlement le premier volet d’un plan de relance d’une ampleur...

28 - Avril - 2020

Emeutes au Nigeria, manifestations au Burkina Faso : l’Afrique veut d’urgence reprendre le travail

Des dizaines d’ouvriers d’un chantier de construction, dont celui de la raffinerie construite par Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, se sont...

27 - Avril - 2020

Dubaï n’attend pas le reflux de l’épidémie pour commencer le déconfinement

Les autorités de Dubaï sont pressées de tourner la page du Covid-19. Alors même que le nombre de décès et de contaminés recensés chaque jour...