Brexit : Lady Hale s’est imposée comme l’incarnation de la démocratie britannique

25 - Septembre - 2019

Elle s’appelle Brenda Hale, on l’appelle plus formellement « Lady Hale » et, mardi 24 septembre, cette petite femme de 74 ans, jusqu’alors peu connue du grand public, s’est imposée comme l’incarnation de la démocratie britannique. La présidente de la Cour suprême a rendu une décision historique, déclarant illégale la suspension du Parlement décrétée par Boris Johnson.

L’énorme broche araignée que la magistrate portait à la poitrine est immédiatement devenue virale. Mi-septembre, elle avait successivement arboré une chatoyante libellule puis un papillon finement ouvragé, lors des trois longues journées d’audition des plaignants. Au-delà d’un certain penchant pour la fantaisie, c’est surtout le calme et l’autorité émanant de la première magistrate du pays qui ont dû frapper ceux qui ont découvert Lady Hale en direct ces derniers jours sur le site Web de la Cour suprême. Coupe au carré, voix douce, elle s’y est exprimée avec clarté, pédagogie, utilisant des mots étonnement simples, y compris lors du prononcé de la décision mardi.
Elle a multiplié les « premières »
Native de Leeds dans le nord de l’Angleterre, Lady Hale n’a pas suivi le parcours classique des grands magistrats du Royaume-Uni, pour la plupart passés par la filière, très élitiste, des établissements privés. Fille de directeurs d’école, elle a fait sa scolarité dans le public, avant de décrocher une place à l’université de Cambridge, la première de son lycée dans ce cas. « J’ai fait du droit parce que mon proviseur disait que j’étais trop nulle pour l’histoire », raconte-t-elle souvent en interview.

Elle a ensuite passé presque vingt ans à enseigner le droit, à l’université de Manchester, avant de multiplier les « premières », à partir des années 1990. Spécialiste du droit de la famille, elle est la première femme nommée à la commission des lois d’Angleterre et du Pays de Galles, la première femme nommée lord juge, en 2004, la première femme à accéder à la vice-présidence de la Cour suprême, en 2013. Et, en septembre 2017, la première femme à être nommée à la tête de l’institution. Elle partira à la retraite début 2020, atteinte par la limite d’âge de 75 ans.
Toujours discrète, Lady Hale a régulièrement plaidé la cause des femmes, et déploré le sexisme régnant dans la magistrature. Quand elle est entrée à la Chambre des lords, en 2004, elle a choisi pour accompagner son blason la devise suivante : « Les femmes sont les égales de tous » (« Omnia feminae aequissimae »).

Autres actualités

20 - Juin - 2020

Donald Trump à Tulsa, lieu du plus important lynchage de l’histoire américaine

Pourquoi Tulsa ? Pourquoi le 19 juin ? La décision de Donald Trump de tenir son premier meeting de campagne depuis trois mois le Juneteenth, jour célébrant la fin de...

19 - Juin - 2020

Coronavirus : les dirigeants des pays membres de l’UE prêts à négocier d’arrache-pied le plan de relance

Les apparences sont sauves. Les chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui se sont réunis (en visioconférence), vendredi 19 juin, afin de discuter du plan de...

15 - Juin - 2020

Coronavirus : en Inde, au Pakistan, au Bangladesh... l’épidémie repart après le déconfinement

Transformation de compartiments ferroviaires en hôpitaux de campagne en Inde. Reconfinement des principaux foyers infectieux au Pakistan. Déblocage sans précédent...

15 - Juin - 2020

« Les Etats-Unis sont maintenant au bord de l’autodestruction »

Les Etats-Unis sont fondés sur un mythe, collectivement partagé, inscrit dans leur Constitution : le droit à la « poursuite du bonheur », expression que...

06 - Juin - 2020

La guerre de la désinformation fait rage dans le Golfe

Quel est le point commun entre le joueur de baseball américain Joey Krehbiel, le skieur norvégien Kjetil Jansrud et le journaliste sud-africain Siyabonga Sesant ? Leurs comptes...