Aux Comores, l’armée envoie des renforts à Mutsamudu, théâtre d’explosions et de tirs

19 - Octobre - 2018

es forces de sécurité comoriennes ont intensifié leurs opérations et envoyé d’importants renforts, jeudi 18 octobre, pour venir à bout des éléments rebelles retranchés depuis lundi dans le centre de Mutsamudu, la capitale de l’île d’Anjouan, théâtre d’explosions et de tirs, selon des témoins. « L’après-midi a été calme, mais c’est une fausse accalmie, il faut attendre le soir », a dit à l’AFP un agent de l’aéroport de Ouani, confirmant l’arrivée des renforts militaires « en deux rotations ».

Après quatre jours d’affrontements meurtriers survenus en raison de vives tensions provoquées par la volonté du chef de l’Etat, Azali Assoumani, de prolonger son mandat de onze ans, la crise se concentrait dans la médina de Mutsamudu, faite de ruelles entrelacées. Le quartier, fief des opposants, est quasiment asphyxié par l’armée, qui en contrôle les principaux accès. Pas de marché. Commerces fermés. Eau et électricité coupées. Ceux qui le peuvent fuient la vieille ville pour se réfugier dans les quartiers périphériques comme Chitsangani, à l’entrée sud de la ville, qui fait figure de havre des paix.

« Nous avons entendu de grosses explosions hier soir [mercredi] et aussi pas mal de tirs très tôt ce matin [jeudi]. J’ai recueilli plusieurs témoignages de personnes qui ont préféré fuir leurs logements proches du centre-ville pour se réfugier dans les quartiers ou villages plus calmes de Bandrani, Mirontsi, Hombo », a déclaré à l’AFP Anaïs Greusard, une expatriée française. Cagoules et armes automatiques
Ailleurs dans la ville, où un couvre-feu nocturne est en vigueur, la situation semblait être redevenue normale, même si les habitants souffrent de pénuries. « Les difficultés semblent concentrées au centre-ville, dans la médina et autour, même si le quartier de Pagé n’a plus d’eau ni d’électricité non plus depuis deux jours », a décrit Mme Greusard. « On manque de tout, mais c’est surtout l’eau. Le manque d’eau est intenable. Cela fait quatre jours qu’on n’a pas d’eau », a déclaré à l’AFP une habitante de Mutsamudu, sous couvert de l’anonymat.
L’aéroport était accessible normalement et des vols commerciaux étaient opérés par la compagnie comorienne AB Aviations. Des journalistes de l’AFP arrivés jeudi après-midi par avion ont trouvé le centre de Mutsamudu, habituellement très vivant, avec des rues désertes plongées dans l’obscurité, dont les commerces avaient les rideaux baissés. Aucun tir n’était audible en début de soirée.

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