Au Yémen, les rebelles houthistes « comprendront que leur aventure est finie après la libération d’Hodeïda »

14 - Juin - 2018

Le ministre des relations extérieures des Emirats arabes unis, Anouar Gargash, explique au « Monde « les raisons de l’intervention de sa coalition dans le port yéménite et estime qu’« il ne faut pas exagérer les préoccupations humanitaires ».

A Mocha, au sud de Hodeïda, le 12 juin. Des patrouilles de la coalition saoudo-émiratie se préparent à l’assaut contre les rebelles houthistes à Hodeïda. Nariman El-Mofty / AP

Les forces de la coalition saoudo-émiratie en guerre au Yémen ont lancé, mercredi 13 juin, des opérations en vue de reprendre Hodeïda, le premier port du pays, tenu par les rebelles houthistes. Dans un entretien téléphonique au Monde, Anouar Gargash, ministre d’Etat des Emirats arabes unis pour les affaires extérieures, affirme que cette bataille est nécessaire pour forcer les houthistes à négocier une issue au conflit. Il répond aux mises en garde des Nations unies, qui craignent un désastre humanitaire.

Pourquoi engager une bataille dans le port d’Hodeïda, par où transite la majorité des livraisons en nourriture, en essence et en médicaments du pays ?
Nous sommes dans une phase préparatoire, dans la zone d’Hodeïda : le début des opérations majeures n’a pas encore été annoncé. Nous avons négocié plus d’un an avec les houthistes, afin qu’ils abandonnent le contrôle du port et de la ville à une tierce partie. Les rebelles s’y trouvent quant à eux confortables : grâce au port, ils reçoivent des armes et de l’argent, et ils contrôlent l’aide internationale. Nous voulons assurer la neutralité du port et sa sécurité, pour le trafic commercial et l’aide humanitaire.
Plus largement, la guerre au Yémen a trop duré : depuis trois ans [la coalition saoudo-émiratie s’est engagée au Yémen en mars 2015], les houthistes demeurent le principal obstacle à une solution politique. Il faut que cela change. La libération d’Hodeïda fera advenir une nouvelle situation, elle permettra de fermer l’« artère » financière des houthistes, leur canal de livraisons d’armes et elle enverra un message clair : leur coup d’Etat contre le gouvernement yéménite arrive à sa fin. Si nous laissons Hodeïda entre leurs mains, ce conflit durera encore deux ou trois ans.

Les houthistes ont pourtant accepté d’ouvrir la gestion du port aux Nations unies. Cela ne vous satisfait pas ?

Autres actualités

20 - Août - 2020

Convention démocrate : Kamala Harris face au poids de l’histoire

Tout y était. Les icônes, les références, les héros de la légende démocrate. Dans son discours d’acceptation de la nomination...

20 - Août - 2020

Un avocat, symbole de la contestation, arrêté à Bangkok

Après la carotte, le bâton : trois meneurs de la contestation étudiante thaïlandaise ont été arrêtés à Bangkok dans la soirée du...

10 - Août - 2020

Le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement

La démission du gouvernement fait suite à celle de quatre ministres en deux jours. Des manifestants reprochent à la classe politique d’être responsable de...

10 - Août - 2020

Réunie à Abidjan, la diaspora burkinabée affirme son soutien au président Kaboré

La diaspora burkinabée, une communauté de 7 millions de ressortissants dont plus de la moitié vit en Côte d’Ivoire, a lancé à Abidjan, samedi 8...

14 - Juillet - 2020

Affaire Vital Kamerhe : anticorruption et règlements de compte à la tête de la RDC

C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des...