Au Japon, Shinzo Abe rattrapé par une vieille affaire de corruption

03 - Avril - 2020

Trois ans après, l’affaire de favoritisme au profit de l’institution éducative Moritomo Gakuen revient hanter le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et son ministre des finances, Taro Aso. Alors qu’ils pensaient en avoir définitivement fini avec cette vieille affaire, la voilà qui revient sur le devant de la scène en pleine crise du coronavirus. La faute à Mme Akagi – elle ne veut pas donner son prénom – qui a finalement décidé le 18 mars de porter plainte contre le gouvernement central. La veuve de Toshio Akagi, le directeur du bureau du ministère des finances de la région du Kansai qui s’est suicidé en mars 2018, réclame 112 millions de yens (environ 900 000 euros) de dommages et intérêts. Avant de se ­donner la mort, ce haut fonctionnaire avait laissé une note où il reconnaissait avoir dû falsifier des documents officiels sur ordre de l’ancien directeur de l’agence japonaise des impôts, Nobuhisa Sagawa, qui lui-même aurait agi pour ­protéger M. Abe.

L’affaire Moritomo Gakuen avait éclaté le 8 février 2017. Elle révélait que ce groupe, engagé dans la promotion d’un enseignement « réaffirmant le caractère impérial du Japon », avait bénéficié d’un rabais de près de 85 % pour l’acquisition d’un terrain à Osaka ­appartenant au ministère du territoire afin d’y construire une nouvelle école. Les dirigeants de Moritomo, Yasunori Kagoike, et son épouse, Junko, sont proches d’Akie Abe, l’épouse du premier ministre, qui avait été nommée ­proviseure honoraire du futur établissement. Son nom, comme celui de son mari et d’autres hauts responsables politiques, apparaissait dans 14 documents administratifs liés à la cession du terrain. M. Sagawa aurait fait pression sur M. Akagi et le bureau des finances du Kansai, chargés de la transaction, pour les effacer. L’une des parties supprimées était une citation de Mme Abe, qui appuyait la transaction : « C’est un bon terrain. Veuillez continuer. »

Autres actualités

06 - Mai - 2020

Le Soudan se dirige vers une pénalisation de l’excision

Au Soudan, l’excision est en passe d’être punie par la loi : un amendement au code pénal, qui rend leurs auteurs passibles de trois ans d’emprisonnement et...

05 - Mai - 2020

La justice allemande demande à la BCE de justifier son programme anticrise

La Cour constitutionnelle allemande a exigé, mardi 5 mai, que la Banque centrale européenne (BCE) justifie la conformité de ses rachats de dette publique à son mandat,...

05 - Mai - 2020

A New Delhi, un début de déconfinement dans la confusion

La vie a repris dans New Delhi, lundi 4 mai. La capitale indienne, qui entre dans sa troisième phase de confinement, avait plutôt des airs de liberté, avec des embouteillages...

04 - Mai - 2020

Malgré la pandémie due au coronavirus, Londres entame des négociations commerciales avec Washington

La pandémie ne décourage décidément pas les négociateurs. Alors que fin avril, l’Union européenne (UE) annonçait la conclusion d’un...

04 - Mai - 2020

Coronavirus : en Tunisie, un centre de confinement pour les femmes victimes de violences

Le lieu est bâti comme un caravansérail avec son petit jardin bien protégé au centre. Un lieu paisible, loin des regards et du bruit de la ville. Au deuxième...