« Askariya ! », « Islamiya ! » : menace sur le mouvement démocratique au Soudan

01 - Juin - 2019

A peine descendus de leurs bus, ils se regroupent et entonnent des slogans simples comme la contre-révolution : « Askariya ! » (le pouvoir aux militaires !). « Islamiya ! » (le pouvoir à l’islam). Voilà qui tranche avec la phrase qui a envahi les rues de Khartoum depuis près de deux mois : « Madaniya ! » (le pouvoir aux civils).

Ils sont venus de régions rurales. L’un d’entre eux dit même : « Ne cherchez pas mon village, il n’est pas sur la carte », et il semble s’en excuser. On les a tassés dans tout ce qui roulait pour les acheminer à Khartoum juste avant le coucher du soleil, vendredi 31 mai, à un moment où la phase suspendue de transition démocratique, au Soudan, semble sur le point de virer.
Du défi dans les yeux

Vers quoi, on l’ignore encore. Mais leur présence surprise dans les rues de la capitale pour un voyage organisé avec « package » rupture du jeûne-prière-manifestation, sous le regard de caméras et de drones, avant qu’ils remontent en courant dans leurs vieux bus et disparaîssent dans la fumée et les klaxons vers d’autres occupations, est le symptôme que le processus démocratique soudanais est en danger.
Lire aussi « Au Soudan comme en Algérie, les gens sont dans la rue pour réclamer leur dû démocratique »

De la centaine de véhicules, il est descendu quelques bons milliers de personnes. Plutôt masculins. Des jeunes qui jettent des regards en tous sens, légèrement désorientés dans la grande ville, le front emperlé de sueur, un petit drapeau soudanais obligeamment fourni à la main. Des hommes plus âgés aussi, jellabiya – vêtement traditionnel – à la blancheur fanée, turban sur la tête, un peu de colère et du défi dans les yeux.

Leurs accompagnateurs se font discrets, mais leurs moyens de transports affichent la couleur politique : on y a fixé des banderoles avec les photos de deux figures de l’armée qui commandent le Conseil militaire de transition (TMC), le général Abdel-Fattah Al-Burhane et Mohammed Hamdane Dagolo « Hemetti », l’homme qui dirige aussi la principale force visible dans la capitale soudanaise, les Forces de soutien rapide (RSF). Jusqu’ici, le TMC avait pour vocation de s’effacer rapidement après le coup d’Etat du 11 avril.

Autres actualités

02 - Mai - 2020

Coronavirus : le premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, contaminé

Le premier ministre russe a annoncé à la télévision, jeudi 30 avril au soir, avoir été contaminé par le Covid-19. « Les tests que j’ai...

02 - Mai - 2020

Covid-19 : la Centrafrique veut freiner l’importation de cas depuis le Cameroun

Dans la cour du ministère de la santé, à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA) les 4x4 officiels se sont succédé sans relâche,...

01 - Mai - 2020

Le Liban, en faillite, appelle le FMI à la rescousse

Les chiffres de la débâcle libanaise sont désormais connus, et les moyens choisis par le gouvernement pour tenter de s’en sortir commencent à émerger. Le...

30 - Avril - 2020

Etats-Unis : accusé d’agression sexuelle par une femme, Joe Biden sous pression

Après son incroyable résurrection lors des primaires démocrates, qui l’a vu s’imposer face au favori Bernie Sanders, l’ancien vice-président,...

30 - Avril - 2020

En Guinée-Bissau, le chef du gouvernement et trois ministres contaminés par le coronavirus

Le premier ministre de Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam, a annoncé mercredi 29 avril avoir été contaminé par le nouveau coronavirus et, selon le ministre de la...