Ankara condamne la persécution des Ouïghours par la Chine

11 - Février - 2019

Devenue muette depuis plusieurs années sur les persécutions subies par les Ouïgours en Chine, la Turquie a opéré un brusque revirement, samedi 9 février, en réclamant notamment la fermeture des camps d’internement où ils sont détenus dans la province chinoise du Xinjiang, dans l’ouest du pays.

« La politique d’assimilation systématique des Turcs ouïgours menée par les autorités chinoises est une grande honte pour l’humanité », a déclaré Hami Aksoy, le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères. Selon M. Aksoy, la détention « dans des camps de concentration » de plus d’un million de représentants de cette minorité musulmane et turcophone « n’est plus un secret ».

De la part d’Ankara, c’est une première. Depuis que les Nations unies se sont indignées, en août 2018, de l’existence de tels camps, les officiels turcs se gardaient bien d’évoquer le sort de cette minorité musulmane persécutée, de peur de subir les foudres de la direction chinoise et de devoir tirer un trait sur le partenariat naissant avec la Chine.

En 2009, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait accusé la Chine de « génocide » envers la minorité ouïgoure. Mais sa faconde s’est tarie ces dernières années. En froid avec les pays de l’Union européenne, en bisbille permanente avec les Etats-Unis, le numéro un turc oriente désormais sa politique étrangère vers l’Est, soucieux de resserrer les relations avec la Russie, l’Iran, et plus récemment avec la Chine.
Camps « parfaitement corrects »

Une coopération en matière de défense est espérée. La Turquie, qui a considérablement développé son industrie de défense ces dernières années, a invité en observateurs une délégation d’officiers chinois à venir admirer ses réalisations, lors d’exercices militaires tenus en mai 2018 à Izmir, sur les bords de la mer Egée.

A la fin de juillet 2018, alors que la monnaie turque dévissait, un consortium de banques chinoises, dont la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), a octroyé un prêt de 3,6 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) au gouvernement turc. Le ministre de l’économie et des finances, Berat Albayrak, qui est aussi le gendre de M. Erdogan, était rentré de Pékin en vainqueur. L’entente semblait parfaite. Une impression renforcée lors de la rencontre entre M. Erdogan et son homologue chinois, Xi Jinping, au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), le 27 juillet 2018 à Johannesburg.

Autres actualités

16 - Avril - 2020

En Israël, Benny Gantz échoue à former un gouvernement d’union avec Nétanyahou

Israël marche-t-il en somnambule vers de quatrièmes élections législatives en à peine plus d’un an ? Cette perspective se fait plus concrète, alors...

16 - Avril - 2020

Coronavirus : en Islande, une campagne de tests massive sur la population

L’Islande n’a pas été épargnée par la pandémie de Covid-19. Ce pays insulaire de 364 000 habitants disposant d’une unique porte...

15 - Avril - 2020

En Afrique du Sud, « si les flics te trouvent à boire dehors, tu peux être sûr de prendre une raclée »

Courbée sous le poids des années, la silhouette de Mama Sipiwe arpente lentement les rues de Soweto. Semblable a tant d’autres en quête de victuailles en ces temps de...

15 - Avril - 2020

Devenu le visage de la lutte contre le coronavirus, le ministre de la santé brésilien au bord du limogeage

« Un médecin n’abandonne pas son patient », répétait à l’envi ces dernières semaines Luiz Henrique Mandetta. Pourtant, mercredi 15...

10 - Avril - 2020

Lars Tragardh : « La Suède lutte contre la pandémie due au coronavirus à travers la “liberté sous responsabilité” »

L’historien suédois Lars Tragardh a vécu une quarantaine d’années aux Etats-Unis, où il a enseigné à l’université Columbia,...