A Hongkong, le rôle de la police en accusation face aux manifestants

30 - Septembre - 2019

Les 5 ans de la « révolution des parapluies », 28 septembre 2014, et les 70 ans du 1er octobre 1949 : deux anniversaires qui alimentent la colère de Hongkong, alors que la situation dans la rue est de plus en plus confuse. Une marche non autorisée « contre le totalitarisme » a eu lieu dimanche 29 septembre. Et, dès le début de l’après-midi, des heurts ont éclaté dans différents quartiers de l’île de Hongkong.

Les vidéos et les images qui circulent le plus, lundi sur les réseaux sociaux de Hongkong, mettent en évidence le rôle problématique des forces de l’ordre. La police, qui avait déjà reconnu avoir infiltré les rangs des manifestants, semble avoir cette fois pris une part active dans certains épisodes violents. Dimanche en fin de journée dans le quartier de Wan Chai, un coup de feu a même été tiré par un policier en tenue de manifestant, pour tenir à distance les protestataires qui venaient de débusquer un groupe de policiers infiltrés parmi eux.
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Une scène, filmée et publiée en ligne par le journal prodémocratie Apple Daily, montre l’envoi sur le terrain par des policiers en uniforme d’une trentaine de policiers camouflés en manifestants à Wan Chai. Ils se croisent comme deux équipes de sport amies, se tapent les paumes en guise de « bonne chance » et ce sont ces mêmes policiers en tenue de manifestants qui sont filmés quelques minutes plus tard en train de jeter du mobilier urbain, ne faisant qu’un avec les « émeutiers » que le gouvernement n’a de cesse de dénoncer. Ces mêmes faux manifestants sont également soupçonnés, par des témoins cités dans le Apple Daily, d’avoir jeté des cocktails Molotov. D’autres scènes problématiques vont devoir être expliquées par la police, qui continue d’être soutenue tant par Pékin que par le gouvernement local.

La semaine dernière, un groupe de policiers a été filmé de la fenêtre d’un immeuble dans une ruelle, tabassant un manifestant à terre, que la police a d’abord qualifié « d’objet jaune », avant d’admettre, plusieurs jours plus tard, qu’il s’agissait bien d’un homme… Vendredi soir, quelques dizaines de milliers de personnes s’étaient réunies à Central, au bord de l’eau, pour écouter des témoins raconter leurs expériences, notamment dans le centre de détention San Uk Ling, non loin de la frontière chinoise, qui fait l’objet d’accusations d’abus, en particulier sexuels. La chef de l’exécutif, Carrie Lam, a annoncé sa fermeture jeudi 26 septembre.

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