Mort de Jacques Chirac : l’ambition d’une vie

26 - Septembre - 2019

cérémonies de la passation de pouvoirs comme s’il était déjà ailleurs. Pourquoi prolonger des adieux qu’il ne goûte guère ? Et d’ailleurs, qu’y a-t-il à célébrer ? Sans doute pas la victoire de son camp, dont il a déserté les dogmes libéraux. Encore moins le succès éclatant d’un rival jadis proche de lui. La haute silhouette du président se cale dans la voiture noire, sa grande main surgit par la vitre, et voilà tout. Quarante années de présence dans la vie politique, dont douze au sommet de l’Etat, et puis plus rien, ou presque, sans crier gare.
En direct : Les réactions après la mort de Jacques Chirac
Ce ne fut pas le moindre des mystères de Jacques Chirac, mort le 26 septembre à l’âge de 86 ans, que de disparaître ainsi de la scène publique. Lui qui avait mis tant d’énergie à conquérir le pouvoir, à le perdre, à le reconquérir – l’affaire d’une vie –, s’était appliqué à ne plus l’exercer dans la plus grande discrétion. Au moment d’entreprendre la rédaction de Mémoires, à l’âge où ses prédécesseurs avaient largement sacrifié à l’exercice, il s’interrogeait encore : « Qui cela peut-il intéresser ? » Au point que l’on avait presque oublié quel exceptionnel conquérant il fut, architecte d’un destin sans équivalent sous la Ve République.
François Mitterrand se voyait en dernier grand président du régime. Après lui, disait-il, l’Europe, la mondialisation, les institutions, réduiraient le chef de l’Etat au rôle de « super-premier ministre » – le rendant fragile. Mais, au fond, ce fut Jacques Chirac l’ultime président d’une époque, dont il avait épousé les modes en se mentant parfois à lui-même. Productiviste acharné en ministre de l’agriculture, puis chef de gouvernement ultralibéral, il devint le président du développement durable, voire l’avocat de l’altermondialisme. Comment survivre à toutes les modes, aux contradictions les plus inouïes, sans un incontestable panache ?
Longévité exceptionnelle
On a trop dit que Jacques Chirac ne s’aimait pas. Qu’il fut d’une modestie inusable et assez lucide sur ses défauts ne fait aucun doute. Pourtant, une telle carrière – neuf fois élu député, sept fois ministre, maire de Paris pendant dix-huit ans, deux fois premier ministre et deux fois président de la République – ne se construit pas sans une formidable confiance en soi, une force de vie, un goût des autres hors du commun. Et quelques cadavres sur le bord de la route. « Le grand » (1,92 m sous la toise) fut aussi servi par un physique peu ordinaire, propre à susciter la sympathie. Son immense carcasse l’aida à encaisser les coups et permit, malgré d’insondables moments de déprime, qu’on le qualifie souvent de « phénix ». Chirac, sans cesse renaissant de ses cendres…

Autres actualités

08 - Mai - 2019

Afrique du Sud : le populiste Julius Malema, de clown à faiseur de roi

L’enfant terrible de la politique sud-africaine se serait-il assagi ? Dans ses spots de campagne, Julius Malema, tout sourire en costume-cravate, entouré de drapeaux et d’une...

07 - Mai - 2019

Macron l’Européen se heurte à la réalité

e 7 mai 2017, un jeune trublion politique français se faisait élire président en pariant sur la refondation de l’Europe. En pleine vague eurosceptique, Emmanuel Macron...

07 - Mai - 2019

Afrique du Sud : l’ANC, favori discrédité des élections générales

Est-il déjà trop tard pour l’ANC ? Pour la première fois de son histoire à la tête de l’Afrique du Sud post-apartheid, le Congrès national...

06 - Mai - 2019

La Chine finance et construit des centrales à charbon en Europe

Devant plus de 5 000 participants venus de 123 pays réunis à Pékin, dont le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, le président chinois Xi Jinping s’est...

06 - Mai - 2019

L’enquête sur l’accident d’avion à Moscou débute

Manque d’expérience des pilotes, incident technique ou météo ? Les enquêteurs russes ont récupéré, lundi 6 mai, les enregistreurs de vol...
']); _gaq.push(['_trackPageview']); (function() { var ga = document.createElement('script'); ga.type = 'text/javascript'; ga.async = true; ga.src = ('https:' == document.location.protocol ? 'https://ssl' : 'http://www') + '.google-analytics.com/ga.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(ga, s); })();