Le Maroc, pilier de la politique française au Maghreb

27 - Juillet - 2019

C'est la vitrine d’un axe Paris-Rabat, qui est tout autant politique qu’économique. Inauguré en grande pompe en novembre 2018 par Mohammed VI et Emmanuel Macron, le TGV Tanger-Casablanca, le premier d’Afrique, mettant le grand port du nord à deux heures et dix minutes de la capitale économique marocaine, montre l’importance accordée par le président français aux relations avec ce pays.

Certes, la date de la visite d’Etat prévue pour cette année n’a toujours pas été fixée, mais c’est au royaume chérifien qu’Emmanuel Macron, en juin 2017, a consacré l’un de ses premiers voyages, après un saut à Berlin et une rencontre avec les troupes françaises au Mali, deux rendez-vous obligés.

Présentée, voire surjouée, comme « personnelle et familiale », cette visite, lors d’un dîner de rupture du jeûne du ramadan, se voulait un signal fort. « Elle faisait sens dans le délicat jeu d’équilibre de la politique française au Maghreb, otage des rivalités entre les deux grands frères ennemis que sont l’Algérie et le Maroc », relève José Garçon, de l’observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès. Les prédécesseurs du président français, Nicolas Sarkozy puis François Hollande, s’étaient d’abord rendus en Algérie. Emmanuel Macron, lui, y était passé avant l’élection présidentielle. D’où cette promesse tenue d’aller à Rabat juste après son élection, si les Français lui accordaient leur confiance.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En vingt ans de règne, Mohammed VI, monarque technocrate, a imprimé sa marque au Maroc

Tout était calibré pour éviter les questions qui fâchent Rabat, alors que le Maroc s’affirme plus que jamais comme le pilier de la politique française dans la région. « Sa stabilité institutionnelle tranche avec la fragilité croissante de l’Algérie comme de la Tunisie », confirme Gilles Kepel, titulaire de la chaire Moyen-Orient - Méditerranée à l’Ecole normale supérieure. « Et son dynamisme positionne le Maroc en pivot d’une verticale économique atlantique allant des Pays-Bas au golfe de Guinée », ajoute le chercheur, évoquant la « présence active » en Afrique noire d’un Maroc qui a réintégré en 2017 l’Union africaine. « Nous sommes coincés entre l’Atlantique et l’Algérie, un voisin difficile avec lequel les relations ne s’améliorent guère. Il est normal d’aller chercher vers le sud des relations de croissance », rappelle volontiers Karim El Aynaoui, directeur du Policy Center for the New South, le plus prestigieux centre de réflexion marocain.

Autres actualités

25 - Octobre - 2019

Brexit : le chantage aux élections de Boris Johnson pour sortir de l’impasse

Brexitland vire à l’Absurdland… Jeudi 24 octobre, dans un nouveau mouvement aussi tactique qu’improbable, le premier ministre Boris Johnson a renoncé...

25 - Octobre - 2019

« Au Cameroun, on constate une sophistication tactique de Boko Haram »

Contrairement à ce qu’avait déclaré en 2016 le président nigérian, Muhammadu Buhari, Boko Haram n’est pas « techniquement défait...

24 - Octobre - 2019

Alpha Condé : « Je ferai ce que veut le peuple de Guinée »

Premier président de Guinée élu démocratiquement, en 2010, Alpha Condé fait face à une large contestation née de la volonté que lui...

24 - Octobre - 2019

Au Bangladesh, 16 personnes condamnées à mort pour le meurtre d’une jeune femme, brûlée vive

Au Bangladesh, 16 personnes ont été condamnées, jeudi 24 octobre, pour le meurtre d’une jeune femme de 19 ans, brûlée vive pour avoir porté plainte...

23 - Octobre - 2019

Bolivie : face à la grève générale lancée par l’opposition, Evo Morales dénonce un coup d’Etat

Pour le président bolivien, c’est un « coup d’Etat ». Dans sa première déclaration publique depuis le scrutin présidentiel de dimanche, le...
']); _gaq.push(['_trackPageview']); (function() { var ga = document.createElement('script'); ga.type = 'text/javascript'; ga.async = true; ga.src = ('https:' == document.location.protocol ? 'https://ssl' : 'http://www') + '.google-analytics.com/ga.js'; var s = document.getElementsByTagName('script')[0]; s.parentNode.insertBefore(ga, s); })();