En Belgique, les socialistes entrouvrent la porte à une coalition avec l’alliance néoflamande

21 - Octobre - 2019

Paul Magnette a été élu, samedi 19 octobre, à la présidence du Parti socialiste francophone belge avec 95,4 % des voix. L’ancien ministre-président de la Wallonie et actuel bourgmestre (maire) de Charleroi était le seul candidat à la succession d’Elio Di Rupo, qui a dirigé la première formation francophone du pays pendant vingt ans. M. Di Rupo a pris récemment la direction du gouvernement de la Wallonie.

M. Magnette, au départ un universitaire spécialiste des questions européennes, accède ainsi à un poste-clé du système politique belge, au sein duquel les dirigeants de partis occupent une place déterminante. C’est lui qui devra désormais conduire, pour le PS, les difficiles négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral. Le pays est dirigé, depuis décembre 2018, par une coalition minoritaire au Parlement, chargée de gérer les affaires courantes : les nationalistes de l’Alliance néoflamande avaient quitté le gouvernement dirigé par le libéral Charles Michel afin de protester contre la ratification par la Belgique du Pacte de Marrakech sur les migrations.

M. Magnette s’est fait connaître pour son opposition au CETA, le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, qu’il avait bloqué au nom de la Wallonie, qu’il présidait à l’époque. Il avait obtenu sa révision partielle. S’il accepte de nouer le dialogue avec la N-VA, la formation dominante en Flandre, le nouveau chef de file du PS permettra peut-être au pays de sortir de sa nouvelle et longue crise gouvernementale.
Discussions entre rivaux

Alors qu’il affirmait, jusque-là, que les socialistes francophones n’avaient « rien en commun » avec le parti de Bart de Wever, M. Magnette semble avoir amorcé un changement de ton, dimanche 20 octobre. Il a indiqué qu’il ne rejetait pas, par principe, la discussion avec son rival. Il ajoutait toutefois : « Ceux qui pensent qu’on a besoin du PS pour gouverner savent de quoi nous voulons discuter. Nous voulons améliorer les retraites, relever les bas salaires et les allocations sociales faibles, réinvestir dans la santé, relever le défi écologique, investir dans les services publics… »

Un programme plutôt difficile à accepter par la N-VA, essentiellement préoccupée par les questions identitaires et sécuritaires, conservatrice au plan économique. M. De Wever est aussi soucieux d’endiguer, avec une politique bien ancrée à droite, la progression du Vlaams Belang (VB, Intérêt flamand), qui lui a ravi de nombreux électeurs lors des législatives du 26 mai. Le VB a notamment profité de la focalisation sur le débat migratoire, après la chute du gouvernement de M. Michel. Et il a, par ailleurs, mis en évidence l’incapacité de son rival flamand à imposer son programme « confédéral » – en fait, l’ébauche d’une scission du royaume – aux francophones.

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