Brexit : le chantage aux élections de Boris Johnson pour sortir de l’impasse
Brexitland vire à l’Absurdland… Jeudi 24 octobre, dans un nouveau mouvement aussi tactique qu’improbable, le premier ministre Boris Johnson a renoncé officiellement à son Brexit pour Halloween – le 31 octobre – pour proposer aux députés des élections à Noël. Il espère ainsi sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve à nouveau, la résistance à son accord, décroché la semaine dernière à Bruxelles, s’organisant progressivement à Westminster.
Son offre est une forme de chantage faite aux députés : M. Johnson a dit bien vouloir « être raisonnable » et leur donner plus de temps pour examiner son « excellent » accord avec Bruxelles, à condition qu’ils soutiennent sa demande d’élections générales le 12 décembre. « Il est vraiment temps que l’opposition se confronte au jugement de nos patrons, les citoyens britanniques. » Les élus doivent se prononcer sur ce scrutin lundi 28 octobre.
Accepteront-ils de relever le gant ? Depuis le « Fixed-term Parliaments Act » de 2011, il ne suffit pas au premier ministre britannique de décréter des élections générales pour qu’elles aient lieu. Cette loi, prévue à l’époque pour consolider le gouvernement de coalition entre libéraux-démocrates et conservateurs, impose une majorité qualifiée des deux tiers des voix à la Chambre des communes pour déclencher une élection législative anticipée. Il faut donc à M. Johnson réunir 434 voix. Dans ce contexte, les suffrages des travaillistes, deuxième force politique à Westminster, sont indispensables.
« Attendons »
Jeremy Corbyn a, jeudi soir, refusé de répondre par l’affirmative. Il ne soutiendra de nouvelles élections que si le risque de « no deal » est totalement évacué, a-t-il affirmé. Attendons la décision des Européens demain, a dit en substance le leader travailliste au micro de la BBC. L’Union européenne (UE) doit décider, dans les jours qui viennent, d’un report du Brexit. Le premier ministre britannique lui a réclamé, le week-end dernier, un décalage au 31 janvier 2020, contraint par la loi Benn, anti- « no deal ».