Théâtre pour jeune public : 32 artistes comédiens outillés en technique de production

31 - Janvier - 2018

Une trentaine d’artistes comédiens sont, depuis hier, à l’école de la production de contenus destinés au jeune public. Cette deuxième édition de ce stage qui entre dans le cadre du projet « Le Pont », se déroulera sur cinq semaines au Centre culturel régional de Thiès.
Pour un non initié, l’exercice semble être une banalité. Après un bref échauffement sur fond de tambour et d’une trompette artisanale, les artistes comédiens forment un petit cercle à l’intérieur duquel ils défilent à tour de rôle avec, entre les mains, une marionnette. Des visages familiers sont dans le groupe : Gnogno, Pape Fall, Paco, Ndèye Ndiaye, etc. Patrick Mohr, metteur en scène et comédien suisse, et ses collaborateurs donnent les consignes. Avec cette manœuvre qui n’a pourtant l’air de rien, débute un grand stage de cinq semaines destiné aux artistes comédiens de Thiès et même d’autres venus de Dakar ou encore de Saint-Louis. Ils sont au total 32. Pour cette deuxième édition, c’est le jeune public qui est à l’honneur.
« Depuis longtemps, il n’existe plus de formation professionnelle au Sénégal. Le Conservatoire a fermé ses portes, et il existe de merveilleux comédiens et une histoire très riche du Théâtre sénégalais. Donc il faut continuer à faire de la formation, réussir à développer des outils, inventer de nouvelles formes pour que le Théâtre sénégalais soit aussi dynamique qu’il était avant », a justifié Patrick Mohr, par ailleurs directeur du Théâtre spirale de Genève, en Suisse.
Selon lui, il est important de ne pas oublier le jeune public constitué par les enfants et les adolescents. « Il faut créer des œuvres spécialement pour le jeune public. Mais des œuvres de qualité avec la même exigence que le travail fait pour les adultes. Nous avons invité un artiste mexicain et un canadien. Ils sont venus faire un travail sur les marionnettes et sur le théâtre d’ombre. En plus de cela, nous allons aussi nous intéresser au conteur et à l’acteur pour créer un monde très riche et imagé pour que les enfants s’intéressent davantage au théâtre afin qu’ils puissent être mieux sensibilisés », a laissé entendre le maître de stage.
A l’en croire, le travail sur les marionnettes est loin d’être facile comme on pourrait l’imaginer. On apprend à les construire, à les faire bouger, à les faire vivre et à construire des histoires avec.
« C’est pour permettre aux acteurs et metteurs en scène sénégalais d’avoir le maximum de techniques pour varier leurs travaux et réussir à tourner hors du Sénégal et mieux vivre de leur métier. Je sais qu’au Sénégal, il y a beaucoup de talents. Mais cela ne suffit pas, il faut du travail et de la technique », a soutenu M. Mohr.
Renforcement en langue française
Pour lui, il faut aussi que le gouvernent soutienne les artistes qui sont utiles pour la vie de la communauté parce que créant le bien-être, véhiculant des messages et valorisant la culture.

Du son côté, Katy Sarr, artiste-comédienne sénégalaise vivant en Suisse et membre de l’équipe d’encadrement a relevé qu’au Sénégal, les gens ne font pas de différence entre théâtre et téléfilm. En le suivant, le théâtre est un spectacle qui se fait sur scène et en direct devant un public. Ce qui nécessite une répétition sérieuse et une amélioration en continue. L’autre goulot qui étrangle le Théâtre sénégalais, selon elle, est que les artistes ne jouent presqu’en wolof. Du coup, les produits ne sont pas exportables.
« C’est pourquoi, au-delà de cette formation de cinq semaines, nous organisons des stages et des cours de renforcement en langue française tout au long de l’année. Jouer en wolof c’est bien, mais pour mieux exporter la culture sénégalaise, il faut une ouverture sur d’autres langues comme le français », a-t-elle estimé.
Le président de l’association Arcots-Thiès, Jules Dramé, s’est dit satisfait de ces deux premières années de collaboration avec les Suisses. « L’appréciation est bonne d’autant plus que nous recevons pour la deuxième année consécutive nos amis suisses. Nous sommes dans un projet de trois ans qui s’appelle le « Pont » dans lequel Arcots de Thiès est partenaire.
L’année passée, nous avions fait un grand stage qui a duré un mois et deux stages sud-sud d’une semaine. L’un était animé par Ibrahima Mbaye « Sopé » et l’autre par Matar Diouf », s’est félicité M. Dramé. Il a insisté sur le fait que tout ce qui a été planifié est en train d’être déroulé. Les artistes font régulièrement des stages et des cours de renforcement en français.

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