KANE DIALLO WELMA, ARTISTE-MUSICIEN «LE JOUR OU J’AI CHANTE POUR BAABA MAAL…»

24 - Septembre - 2018

Même s’il n’en fait pas son seul métier, El Hadj Kane Diallo Niang alias Kane Diallo Welma fait de la musique sa religion. Fils aîné de Mbassou Niang, défunt manager du lead vocal du Daande Leniol, Baaba Maal, le jeune musicien a opté d’emboiter le pas à son père dans l’itinéraire musicale. Non pas seulement pour l’égaler mais pour aussi pouvoir arriver au summum de la notoriété. Dans cette interview, le monteur à la 2stv parle de ses débuts dans la musique et de ses relations avec Baaba Maal. Opportunité ou lourd fardeau de porter le nom de son père ? Kane Diallo Welma donne également sa réponse dans cet entretien où il revient sur son actualité musicale et ses projets.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis fils de feu Mbassou Niang, défunt manager de Baaba Maal. Je suis né et grandi aux Parcelles Assainies. J’ai commencé la musique en 2010 mais mon premier single intitulé «Liné Cii Mane» est sorti en 2015. Mais avant de me lancer dans la musique, j’ai fait des études jusqu’en classe de seconde et j’ai arrêté. Par la suite, j’ai suivi une formation en infographie-montage. Après cela, j’ai fait un stage à la 2stv. Et actuellement, je travaille là-bas comme monteur depuis 5 ans voire plus. Il faut dire que ce n’est pas du tout évident d’allier les deux métiers (musique et montage) mais quand tu es fils aîné d’une famille et que tu en es conscient, tu dois s’attendre à tout. Je suis jeune. Je dois pouvoir exercer tous les deux métiers sans aucun problème.

Qu’est-ce que ça vous fait de porter le nom de Mbassou Niang, défunt manager de Baaba Maal ?

C’est une fierté mais aussi un fardeau. Parce que mon père était connu de partout. Il a fait beaucoup de choses dans la musique sénégalaise. Donc, si je suis son chemin de musicien, je dois faire de mon mieux pour ne décevoir personne. Je n’ai jamais pensé qu’un jour, je serai chanteur. C’est la volonté divine. Je chantonnais dans la maison mais mon père ne l’avait jamais su. Et un jour, c’est un ami à lui qui lui disait que « Kane Diallo chante bien et il a une très bonne voix». Mon père s’est dit : «mais comment Kane Diallo qui est tellement timide arrive à chanter ?» Et un jour, je lui massais ses pieds jusqu’à 5h du matin, il me dit « j’ai entendu que tu chantes, donc est-ce tu peux chanter devant moi pour me faire découvrir ». C’est ainsi que j’ai repris une chanson de Thione Seck où il chante « Yaye ». Le lendemain, il est allé directement chez Baaba Maal pour lui dire que je chante. Ce jour-là, je suis parti à l’école et il m’a appelé pour me demander de chanter pour Baaba Maal. Je lui dis que je fais cours en ce moment mais il a insisté pour que je me cache dans un endroit pour chanter pour Baaba Maal afin qu’il entende ma voix. Je suis alors entré dans une salle et j’ai chanté pour Baaba Maal. Et il était surpris et content. Ce jour-là, il m’a invité sur une scène à Douta Seck. Et c’était ma première fois de monter sur une scène mais également le premier jour où j’ai touché l’argent de la musique. C’était une somme de 25 mille qu’on m’avait offerte sur la scène.

Les relations entre Baaba Maal et Mbassou Niang sont connues du public. Quels sont vos rapports avec Baaba Maal ?

Baba Maal est un père pour moi. C’est des rapports entre père et fils. Baaba Maal, je le considère comme mon père. Il était l’ami de mon père qui était son manager. Qui connait Baaba Maal connait Mbassou Niang et qui connait Mbassou Niang connait Baaba Maal. Aujourd’hui, si je devrais épouser une femme, je pense qu’il (Baaba Maa) serait le premier à être au courant sinon l’une des premières personnes à être informées.

Quelle est votre actualité artistique ?

Récemment, j’ai sorti un single qui s’appelle «Guiss Beugue». Ça intervient après que j’ai mis sur le marché trois singles dont «Liné Cii Mane», «Oyiro» et «Foone Ma». J’ai déjà fait le clip de « Guiss Beugue » et bientôt, ça va sortir. Je vais sortir un autre single avant le mois de décembre prochain. Je prépare aussi des programmes que j’organiserai dans un hôtel de la place. Je prévois aussi d’organiser mon anniversaire en décembre prochain. Et après je ferai une grande conférence de presse pour lancer mon album. C’est pour dire que l’année prochaine Incha Allah, vous aurez mon album.

Pourquoi après 8 ans de musique, vous n’avez toujours pas d’album ?

La musique demande de la patience et surtout si c’est toi qui fais en même temps. Moi, je fais toute la production de A jusqu’à Z. Je n’ai pas de soutien. Il y’a personne derrière moi qui me soutient sur le plan du financement. Et tout le monde n’est pas sans savoir que la musique demande des moyens. Je rends grâce à Dieu quand même. Donc, si on patiente, on aura bientôt l’album même si un album au Sénégal ne marche pas du tout. Tu sors un album et tu le distribues toi-même. Donc, ça ne vaut pas le coup. Il faut que je réfléchisse sur une façon qui va me permettre de vendre mon album. Et ça je l’ai découvert.

Vous avez tantôt dit que personne ne vous soutient dans la production. Est-ce à dire que Baaba Maal ne vous soutient pas ?

Baaba Maal, il le fait. Mais il faut savoir que chacun a son chemin. C’est-à-dire que moi, j’ai pris ma carrière en main. Donc, c’est la carrière de Kane Diallo mais pas celle de Baaba Maal. Lui, c’est mon père et même si mon père (Mbassou Niang) était là, peut-être qu’il n’allait pas entrer dans mes affaires. Baaba Maal et mon père ont travaillé jusqu’à arriver là où ils sont. Donc moi aussi, je dois le faire. Je ne vois pas un problème sincèrement que Baaba Maal me soutienne ou pas. C’est un père. Ce qu’il doit faire pour moi, il le fait. Je suis jeune. J’ai les capacités. J’ai le talent. Je rends grâce à Dieu.

Quel est votre public ?

Il y’a toutes les catégories d’âge dans mon public. Il y’en a jusqu’aux petits enfants. Je ne laisse personne. Tout le monde m’écoute. Que ça soit les jeunes, les personnes âgées, les femmes etc. Quand tu prends la ferme décision de faire de la musique, il faut savoir rassembler tout le monde.

Votre père a excellé dans le Yéla. Quel genre musical préférez-vous ?

Je fais de la world musique, de la musique Haal Pulaar, Wolof, mbalax, de la musique acoustique, bref toutes sortes de musique. Quand tu t’engages dans la musique, il ne faut pas se limiter à un seul genre musical. Je fais tout moi.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Mes sources d’inspiration sont la nature, ce que je vis, ce que les gens vivent ou rencontrent au quotidien. Il y’a beaucoup de choses qui m’inspirent dans ma musique.

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