Entretien croisé avec deux musiciens : Ablaye Cissokho : «Habib Faye est un très grand Monsieur»

02 - Décembre - 2017

Habib Faye et Ablaye Cissokho ont animé le 20 novembre dernier, un concert à la résidence de l’ambassadeur de France au Sénégal, qui tenait une réception en l’honneur des conseillers de coopération et d’action culturelle d’Afrique. Au terme de leur prestation, le bassiste et le koriste ont abordé avec les journalistes, leur rencontre il y a deux ans, ainsi que le lancement en début 2018 de leur album commun.
Vous venez de jouer ensemble sur scène sur invitation de l’ambassadeur Christophe Bigot. Comment cela s’est-il concocté ?
Habib Faye : J’étais avant-hier à Bercy, je suis rentré pour ce projet. Parce que j’y tiens. En 2018, on va lancer un album nouveau, qui s’appelle Ablaye Cissokho et Habib Faye. L’ambassade de France nous a donné l’opportunité de le présenter un peu, de donner une idée de ce qu’on va faire en 2018, parce que l’Institut français est partenaire.
Comment est née la collaboration entre vous deux ?
Habib Faye : Ablaye m’avait invité il y a 2 ans, à faire un album. Et moi j’étais déjà dans un projet qui consistait à regrouper, faire le mix entre la musique moderne et les instruments traditionnels. J’ai coopté Ablaye, qui se trouve être un super musicien, pour ce qu’il faisait déjà, et on avait lancé un premier titre avec basse, batterie, Kora, balafon… C’est un projet qui nous a plu et nous nous sommes dit pourquoi ne pas faire un projet en fusion, Ablaye Cis­sokho/Habib Faye pour essayer de pousser notre idée, c’est-à-dire pousser les instruments traditionnels à des niveaux très élevés de la musique. Parce que ce qu’on fait, c’est de la World music. On espère vraiment pousser la musique traditionnelle très haut, parce que cette musique a un très bon potentiel. On y est parvenus, avec l’apport du grand Mokhtar Samba, un Sénégalo-Marocain qui habitait en France, qui a été d’un apport considérable.
Ablaye Cissokho : Comme il l’a dit, nous nous sommes retrouvés il y a deux et on a émis l’idée de juste travailler, jouer, s’amuser ensemble. L’idée de faire quelque chose ensemble, un disque est arrivé, ensuite on y travaille.
Est-ce le même projet qui vous réunissait tous les minuits à l’Institut Français il y a 2 ans ?
Habib Faye : Oui c’est le même. L’année dernière, les gens ont plus adhéré au projet. Tous les soirs pendants 4 nuits, c’était plein, c’est un projet qui plaisait à tout le monde. On s’est dit pourquoi ne pas faire un album. En général, les gens font d’abord des albums, avant de faire des concerts. Mais nous, nous avons préféré faire le contraire : faire des concerts, pour essayer de tâter le public et à partir de là, faire un disque, c’est ce qu’on est en train de faire.
Qui est allé vers l’autre ?
Ablaye Cissokho : C’est moi qui suis allé vers lui, c’est lui

le grand ! N’ayons pas peur de dire les choses telles quelles. Habib Faye est un grand Monsieur et c’est nous qui devions aller vers lui. Nous avons tout à y gagner. Je suis allé vers lui, on a discuté, il s’est trouvé qu’il aime aussi ce que je faisais. Maintenant, le feeling est là, c’est très important mais derrière le feeling aussi, il y a les hommes. C’est quelqu’un de très généreux. Durant le peu de temps que je suis resté avec lui, nous avons appris beaucoup de choses de lui. Habib, c’est mon grand frère, c’est quelqu’un que j’admire et je pense que tous les musiciens africains en dehors de nos frontières l’aiment. C’est un grand monument de la musique. J’ai eu cette chance, cette possibilité d’être sur ses épaules, je suis content. Qu’on se retrouve encore à partager un projet, j’en tire encore satisfaction.
Quel sera le titre de l’album ? Il y aura combien de morceaux ?
Habib Faye : Ce sera entre 8 et 10 titres. Nous n’avons pas encore donné de titre à l’album. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est on espère que l’album soit dans les bacs en début 2018.
Ablaye Cissokho : En tout cas, vous avez eu ce soir un avant goût de ce que sera cet album. Nous avons joué par exemple, le titre Haïti, qui sera dans une autre version avec d’autres instruments. Nous avons enregistré pas mal de pièces, mais nous allons en rajouter d’autres. Des choses se développent, se dessinent, on se dit ce serait dommage de ne pas les mettre. Avec Habib il faut s’attendre à tout. Avant de monter sur scène, on est là en train d’accorder, et puis, il y a une idée, on se dit tient on va faire ça sur scène, et même sur scène, il y a une idée qui arrive on le fait. On est free, et j’aime cela, ce challenge, ce risque.

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