Coronavirus : en Tunisie, un centre de confinement pour les femmes victimes de violences

04 - Mai - 2020

Le lieu est bâti comme un caravansérail avec son petit jardin bien protégé au centre. Un lieu paisible, loin des regards et du bruit de la ville. Au deuxième étage, le calme des chambres des résidentes n’est troublé que par le son d’une télé, d’enfants qui jouent ou la voix de la psychologue.

Pour cette dernière semaine du confinement général, la moitié des dix chambres étaient remplies. Dans l’une d’elles, une jeune étudiante, victime de violences familiales, suit ses cours en ligne à côté d’une mère de famille qui surveille ses deux enfants et d’une migrante ivoirienne, sans papiers, mise à la rue par son propriétaire.

La plupart des femmes qui vivent là sont arrivées ces dernières semaines, escortées d’un représentant du ministère de l’intérieur, après avoir appelé une ligne verte, une association ou les unités spécialisées. Le ministère de la femme, en partenariat avec la société civile, a ouvert ce refuge le 2 avril pour les victimes de violences pendant le confinement total et le couvre-feu sanitaire.

« Il fallait faire face à la recrudescence de violences contre les femmes pendant cette période. Les victimes ne peuvent pas accéder aux refuges existants car elles risqueraient de contaminer les autres femmes déjà sur place », explique Salwa Kennou, présidente de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (Afturd) et en charge du centre.
Rompre l’isolement

L’endroit a été équipé spécifiquement pour l’isolement et le confinement sanitaire avec un soutien financier de l’Unfpa (Fond des Nations unies pour la population) de 18 000 dinars (quelque 7 000 dollars). Tout ce qu’il fallait a été fourni « pour encourager les femmes à rester isolées. Elles n’ont pas le droit de se rendre visite, même si leurs chambres sont adjacentes », détaille Rym Fayala, représentante et assistante de l’Unfpa en Tunisie.

Bien sûr, pour rompre l’isolement et faire oublier le traumatisme des violences passées, certaines communiquent brièvement avec le personnel bénévole, souvent des voisins et en majorité des jeunes. « Nous leur parlons lorsque nous leur apportons le plateau-repas ou lorsque nous prenons leur linge à laver, mais nous devons garder les distances sanitaires. Pour elles comme pour nous », explique, Amine Letaief, 27 ans, bénévole.

Autres actualités

20 - Août - 2020

Convention démocrate : Kamala Harris face au poids de l’histoire

Tout y était. Les icônes, les références, les héros de la légende démocrate. Dans son discours d’acceptation de la nomination...

20 - Août - 2020

Un avocat, symbole de la contestation, arrêté à Bangkok

Après la carotte, le bâton : trois meneurs de la contestation étudiante thaïlandaise ont été arrêtés à Bangkok dans la soirée du...

10 - Août - 2020

Le premier ministre libanais, Hassan Diab, annonce la démission de son gouvernement

La démission du gouvernement fait suite à celle de quatre ministres en deux jours. Des manifestants reprochent à la classe politique d’être responsable de...

10 - Août - 2020

Réunie à Abidjan, la diaspora burkinabée affirme son soutien au président Kaboré

La diaspora burkinabée, une communauté de 7 millions de ressortissants dont plus de la moitié vit en Côte d’Ivoire, a lancé à Abidjan, samedi 8...

14 - Juillet - 2020

Affaire Vital Kamerhe : anticorruption et règlements de compte à la tête de la RDC

C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des...