"Big Soldier", porte-étendard du hip-hop à Kaffrine

30 - Juillet - 2019

Les vacances scolaires 2019 s’annoncent comme l’été de tous les succès pour le rappeur Omar Ndao, acteur majeur de la scène hip-hop à Kaffrine (centre), sa ville natale dont il ambitionne à terme de porter haut les couleurs musicales au-delà des frontières du Sénégal.

La renommée de "Big Soldier" – son nom de scène – se mesure au succès de son dernier single, "Tekki Fi Meunna Nekk", un de ces tubes qui restent dans les mémoires pour avoir donné le ton d’une carrière.

Ce titre continue de tourner sur les ondes de la chaîne locale Kaffrine FM comme un appel aux vacances, un tube d’autant plus fredonné dans les rues de la capitale du Ndoucoumane pour sa dimension sociale, de sensibilisation à l’émigration clandestine.

"Il est bien possible de rester au Sénégal et travailler. Pour réussir, il n’est pas nécessaire de s’expatrier", assène le jeune rappeur, trouvé chez son manager à Diamagueune-centre, un quartier périphérique de la commune de Kaffrine.

"Big Soldier" était déjà tout aussi apprécié dans sa ville natale pour ses concerts et ses nombreuses prestations artistiques qui contribuent à redonner de la vie et de l’allant à la scène musicale locale.

Loin de l’engouement caractéristique de la richesse et de l’animation culturelle de grands centres urbains comme Dakar, Thiès ou Saint-Louis.

Le rappeur puise pour cela dans son répertoire qu’il continue d’enrichir de nouveaux singles, après "Gueum Gueum", "Adouna", "Sant Rek", sans compter son dernier, "Tekki Fi Meunna Nek", un titre fait exprès pour dissuader les candidats à l’émigration clandestine dans une contrée qui en compte toujours autant.

Malgré le succès qui se dessine, le jeune rappeur de 28 ans, teint clair et silhouette athlétique, promet de "garder la tête sur les épaules".

Il est suffisamment enraciné dans son Ndoucoumane natal avec ses deux femmes, pour tenir cette promesse et donner la garantie de ne pas se laisser griser par son statut de star locale, dont le physique peut lui assurer de soulever l’enthousiasme des foules mélomanes, plus même que sa nature joyeuse et sa musique.

C’est que même s’il s’inspire de rappeurs tels que Dady Bibson et Fatah, ’’Big Soldier’’ se veut avant tout un artiste du terroir, lui qui a fait toutes ses classes à Kaffrine, de l’école coranique en passant par l’école française jusqu’en Terminale, sans toutefois décrocher le Bac malgré deux tentatives.

Omar Ndao, qui a adopté le nom de scène "Big Soldier" en 2010, se décrit lui-même comme un élève intelligent mais distrait et attiré par tout ce qui concerne le hip-hop et les cultures urbaines.

"Malheureusement mon père n’était pas d’accord pour que je fasse du rap. Moi, j’étudiais juste pour lui faire plaisir", jusqu’à le convaincre de le laisser s’inscrire dans la voie de ses rêves.

Son entourage, ses amis et certains membres de sa famille lui répétaient souvent qu’il était capable de trouver sa voie par la musique, un encouragement pour le jeune rappeur de 28 ans qui a poussé jusqu’au bout de ses rêves.

"À travers mes concerts et autres manifestations, le public répondait toujours présent. Et mon père, au début sceptique, m’a finalement donné sa bénédiction", dit-il.

Il a eu l’idée, en 2014, d’organiser un festival dénommé "Kaay Khol", lequel s’est imposé comme une manifestation de "dimension nationale (et) avait réuni tous les artistes de Kaffrine et de nombreux artistes des autres régions".

Omar Ndao a ensuite participé à "Bourou Mic", une compétition musicale de la chaîne privée sénégalaise (Walf TV), dont il avait atteint en 2016 les demi-finales, ce qui l’a plus tard inspiré et incité à lancer "Hip Holiday", au profit des artistes de son terroir.

Devenu incontournable de par ses nombreuses initiatives d’animation culturelle, Omar Ndao a été choisi coordonnateur des associations de culture urbaine de la région de Kaffrine, déjà sous le magistère de l’ancien ministre de la Culture Abdoul Aziz Mbaye.

"Big Soldier" se donne pour mission à terme de donner à la culture urbaine de Kaffrine "une dimension nationale et internationale", selon son manager Abdou Kader Diaby.

Ce dernier signale que son protégé a notamment pour projet de se doter d’un label propre et de créer un studio qu’il compte baptiser "Beuleup Record".

Et le manager d’inviter les autorités locales à appuyer davantage son poulain, dont il loue les textes inspirants et la voix.

"Ses morceaux dédiés à la jeunesse de Kaffrine méritent d’être écoutés", insiste Abdou Khader Diaby.

"J’espère que le meilleur est à venir mais pour cela, il faut qu’il continue d’innover. Même si l’avenir s’annonce prometteur, il faut toutefois rester prudent", a dit Abdoulaye Ba, un animateur d’une radio de la place, sous forme de conseil à l’artiste et à son staff.

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