Attentat de 1994 à Buenos Aires : l’ex-président Carlos Menem acquitté d’entrave à la justice

01 - Mars - 2019

L’ancien président argentin Carlos Menem (1989-1999) a été acquitté, jeudi 28 février à Buenos Aires, à l’issue d’un procès de quatre ans dans lequel il était accusé d’entrave à la justice dans l’enquête sur l’attentat le plus meurtrier de l’histoire de l’Argentine. Le 18 juillet 1994, au cœur de la capitale, dans le quartier d’Once, une bombe avait pulvérisé l’immeuble qui abritait les institutions juives argentines, dont l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA), faisant 85 morts et 300 blessés.
En revanche, l’ancien juge d’instruction Juan José Galeano, accusé de torpiller l’enquête, a été condamné à six ans de prison, et le chef du renseignement de l’époque, Hugo Anzorreguy, à quatre ans et demi. L’ex-président de la communauté juive, Ruben Beraja, a été acquitté.
Que l’on ne s’y méprenne pas : ce procès, le seul à aboutir depuis l’attentat, n’est pas celui de ses auteurs. Vingt-cinq ans après les faits, l’attaque n’a toujours pas été élucidée et une enquête est toujours en cours. Une autre attaque à la bombe, en 1992, contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, qui avait fait 29 morts et 200 blessés, reste elle aussi impunie. Ces deux attentats n’ont jamais été revendiqués. L’Argentine et Israël accusent l’Iran de les avoir commandités et les seules personnes mises en examen pour l’attentat contre l’AMIA sont de hauts responsables iraniens de l’époque.
La « piste syrienne »
Le procès qui a pris fin jeudi est celui d’une tentative de trouver des coupables à l’attentat, coûte que coûte. Quitte à soudoyer des témoins. C’est ainsi que le juge Galeano était accusé, vidéo à l’appui, d’avoir remis 400 000 dollars, issus de fonds des services de renseignement, à un petit délinquant local, Carlos Telledin, qui aurait fourni aux terroristes le véhicule chargé d’explosif qui a soufflé l’AMIA, pour qu’il accuse un groupe de policiers.
L’ancien magistrat, qui a affirmé jeudi avoir « toujours tenté d’établir la vérité », a nié avoir agi sur ordre de Carlos Menem. Originaire de Syrie, M. Menem était soupçonné d’avoir ordonné au juge d’abandonner une « piste syrienne » qui menait à des entrepreneurs proches du président soupçonnés d’avoir acheté l’explosif.
Sur le banc des accusés, jeudi, aux côtés de douze autres prévenus, M. Menem, 88 ans, a gardé le silence. Il s’est toujours dit innocent, indiquant que s’il parlait, « cela pourrait affecter les intérêts de l’Argentine et provoquer la rupture d’une coexistence pacifique » avec d’autres pays. En décembre 2007, le ministère public avait requis contre lui une peine de quatre ans de prison.

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