Alain Gomis ‘’contre’’ les ateliers d’écriture

14 - Novembre - 2019

Le réalisateur Alain Gomis a relevé l’importance de ‘’préserver la liberté d’écriture’’ dans la création de films, refusant d’animer des ateliers d’écriture où les participants n’apprennent pas, selon lui, à écrire.

‘’Moi, je me refuse à ce qu’on fasse des ateliers d’écriture. Pourquoi ? Parce que je pense qu’on n’apprend pas à écrire’’, a-t-il dit lors d’une conférence publique donnée mercredi soir au Raw Material Company, dans le cadre de la septième session de l’Académie de ce centre basé à Dakar.

‘’Aujourd’hui, on a une prolifération de forums de coproduction, d’écriture, où on a pris des jeunes qu’on a identifiés talentueux pour x raisons. Et on leur fait faire des résidences à gauche et à droite, où il y a la même cohorte d’experts qui se retrouvent à Paris, au Liban, au Sénégal, etc. Ils professent une façon d’écrire, une façon de mettre en avant une dialectique des personnages’’, constate le cinéaste.

Le réalisateur affirme qu’il lui "paraît extrêmement important de préserver la liberté d’écriture, de préserver la liberté du non-professionnalisme en quelque sorte’’. "Il faut à la fois essayer de maîtriser son idée et en même temps garder une approche absolument mature et innocente. Il faut s’autoriser l’accident, il faut s’autoriser toutes les choses qui n’ont pas déjà été faites…’’

Selon lui, il est ‘’vraiment important, dans l’accompagnement qu’on va faire avec les jeunes et moins jeunes, de ne jamais dire ce qu’il faut faire ou ce qu’il faudrait faire, mais plutôt d’essayer de voir ce qu’il y a d’important pour eux dans leurs projets’’. ‘’Leur façon de raconter nous est, à nous tous, précieuse’’, a-t-il souligné, trouvant ‘’terrible de parcourir les festivals, de voir un film kirghiz ou un film australien et de presque avoir l’impression que c’est le même film, parce qu’ils sont passés entre les mêmes mains en fait’’.

‘’Ce sont les mêmes experts qui ont donné les mêmes conseils, a relevé Gomis. Il fallait un petit peu de ceci ou de cela. Il y a un commerce du cinéma d’auteur qui a trouvé son économie. Et une partie de son économie est aussi dans la formation’’, relève Alain Gomis, qui dit voir arriver au Centre Yennenga ‘’plein de jeunes qui ont fait toutes les formations imaginables’’.

‘’La formation, a-t-il souligné, est devenue une des choses les plus rentables. Je pense que la formation, c’est bien. Plus que le pétrole. Il y a cette chose qui berce tout le monde d’illusions. Ça permet effectivement aux Etats et aux institutions de faire des bilans chiffrés. Il y a cette industrie de commerce bien pensant qui tourne sur lui-même et qui, au final, fait des films des objets étrangers qui vont être diffusés dans des espaces excentrés ou centrés – mais où la population n’est pas.’’

Autres actualités

14 - Décembre - 2020

Felwine Sarr va publier un récit de voyages, le 14 janvier prochain

L’écrivain, économiste et universitaire sénégalais Felwine Sarr annonce la sortie prévue le 14 janvier prochain d’un récit dans lequel il...

02 - Décembre - 2020

Un nouvel essai sur les mutations impactant la vie de couple

Le philosophe et écrivain Alpha Amadou Sy vient de mettre sur le marché un nouvel essai consacré aux mutations professionnelles impactant l’évolution des...

26 - Octobre - 2020

"Kaaw Cheikh", un film-mémoire consacré au patriarche Cheikh Hamidou Kane

Le réalisateur sénégalais, Moe Sow, retrace le parcours de l’écrivain et homme d’Etat Cheikh Hamidou Kane, 92 ans, à travers un film documentaire...

25 - Septembre - 2020

Festival ‘’Clap Ivoire’’ 2020 : le Sénégalais Mamadou Diop remporte le Prix de la meilleure fiction

Le jury de la 20e édition du festival international ‘’Clap Ivoire’’ d’Abidjan a décerné le Prix de la meilleure fiction au réalisateur...

09 - Septembre - 2020

Des créateurs remettent un lot de 100 mille masques au ministre de la Culture

La présidente de la Fédération des couturiers et créateurs associés, Sadiya Guèye, a remis symboliquement, mardi, au ministre de la Culture et de la...