Abdourahmane Sarr sur l’axe Paris-Dakar : “Nos relations doivent se fonder sur des partenariats mutuellement profitables”

24 - Septembre - 2025

La coopération entre le Sénégal et la France doit dépasser la logique de l’aide et de la domination pour se fonder sur des partenariats mutuellement profitables, a déclaré, mardi, à Paris, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, en développant l’idée d’un libéralisme souverainiste structurant capable, à ses yeux, d’impulser le développement de l’Afrique.

La coopération entre la France et le Sénégal et certains pays africains en général “doit dépasser la logique de l’aide et de la domination” et “se fonder sur des partenariats mutuellement profitables, où l’investissement privé français trouve au Sénégal et en Afrique, non pas un marché de consommation, mais un territoire d’innovation, d’exportation et de compétitivité”, a-t-il déclaré.

“Beaucoup d’entreprises françaises sont déjà dans cette logique. Nous les y encourageons. La vérité, c’est que nos destins économiques sont liés […]”, a relevé le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération.

Abdourahmane Sarr intervenait à l’occasion du Big de BPI France, une rencontre tenue à l’Accor Arena, à Paris, où il représentait le Premier ministre Ousmane Sonko.

Le Big est considéré comme un évènement important de l’écosystème entrepreneurial français, à l’occasion duquel de nombreux intervenants partagent leur vision et leurs expériences, dont des dirigeants de PME de grands groupes, des créateurs d’entreprise, étudiants, chercheurs, acteurs institutionnels et partenaires économiques français et internationaux.

L’édition 2025 du Big de BPI France est placée sous le signe de “la vérité”, selon les organisateurs.

“Nul ne pourra remplacer l’effort d’organisation nationale”

“La vérité est exigeante, mais féconde. En la plaçant au cœur de nos finances, de nos monnaies et de notre coopération, nous ouvrons la voie à un développement partagé, durable et souverain”, a souligné à ce sujet Abdourahmane Sarr, dont une copie de l’adresse a été transmise à l’APS.

“La vérité est que nous avons parfois nourri des illusions et ignoré des réalités. Illusion que l’endettement extérieur pouvait indéfiniment soutenir la croissance”, que “l’aide étrangère remplacerait notre effort d’organisation et de productivité”, que “nous pouvions distribuer avant de produire, importer sans organiser parce que financés, urbaniser sans planifier”.

Il a ajouté : “La vérité est que nul ne pourra remplacer l’effort d’organisation nationale pour le financement du développement de l’Afrique et pour la productivité”.

“Si nous travaillons ensemble à créer des territoires dynamiques, des infrastructures efficaces, et une urbanisation organisée, notamment de nos villes côtières, alors vos entreprises comme nos entrepreneurs, grandiront ensemble”, a lancé le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération à ses interlocuteurs.

Selon lui, “la transformation systémique” préconisée par les autorités sénégalaises signifie “autant de concurrence que possible entre pôles, autant de planification que nécessaire à cette échelle, pour éviter un collectivisme centralisé”.

“Il nous faut enfin un investissement massif dans le capital humain. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons capturer le dividende démographique, lié à la croissance de la population africaine, notamment sa jeunesse”, a-t-il dit, ajoutant que ce sont “ces vérités qui ont guidé la stratégie Vision Sénégal 2050”, cadre de mise en œuvre des politiques publiques au Sénégal.

Le rôle de l’État “n’est pas d’entraver mais d’organiser”

Cette vision porte sur des pôles régionaux reliés entre eux, compétitifs, spécialisés, chacun assumant son destin. Des pôles qui attirent des financements et des investissements à travers des concessions et des partenariats public-privé, et qui investissent dans leurs populations locales avec l’appui de l’Etat central, a-t-il indiqué.

Abdourahmane Sarr considère, toutefois, que la discipline seule “ne suffit pas pour adresser les défis de l’Afrique. La vérité, c’est qu’il faut une transformation systémique, une transition de nos économies vers davantage d’économie de marché”, a-t-il expliqué.

“L’État ne peut pas tout faire, et seule la liberté économique libère l’énergie créatrice. Le rôle de l’État n’est pas d’entraver mais d’organiser. Il n’est pas d’étouffer, mais de structurer le développement endogène complété par l’apport extérieur. C’est ce que j’appelle un libéralisme souverainiste structurant, d’autres diront libéralisme souverainiste planifié”, a-t-il insisté.

Cette vision, détaille-t-il, “place la responsabilité première sur nos propres institutions et nos peuples”, à travers la démocratie politique, elle croit aussi “en la force de l’initiative privée mais dans la démocratie économique qui veut dire inclusion de tous et protection sociale”.

La dimension planification tient au fait qu’il est exigé de l’Etat, dans un tel contexte, “une organisation claire, par une régulation appropriée, des pôles et territoires de développement délibérés, et une urbanisation maîtrisée dans ces pôles”.

Il a fait observer que “la discipline macroéconomique est notre premier capital pour compléter le dividende démocratique dont le Sénégal jouit déjà”, estimant que c’est ce qui a justifié le Plan de redressement économique et social récemment lancé par le Premier ministre Ousmane Sonko.

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